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Le dragon les chiens et le perroquet

Vendredi 29 octobre 2021

La Gazette Drouot, Philippe Dufour

Atelier de Pierre Paul Rubens (1577-1640), Allégorie avec saint Georges et le dragon dans un paysage, huile sur toile, 168 x 248 cm.
Adjugé : 124 000 €

Des animaux, parfois insolites, étaient les invités de la session vendômoise consacrée à la peinture surtout ancienne, et où se sont vus associés les noms de Pierre Paul Rubens et John Lewis-Brown.

Présentée lors de la 33e Garden Party du château d’Artigny, le 6 juin dernier, l’œuvre monumentale donnée à l’atelier de Rubens, n’avait pas trouvé preneur (voir Gazette n° 21, page 128)… C’est maintenant chose faite, car l’Allégorie avec saint Georges et le dragon dans un paysage (168 x 248 cm) a été enfin adoptée à 124 000 €, à partir d’une estimation haute de 80 000 €, et prend la direction de l’Espagne. Rappelons que cette scène mêlant des êtres surnaturels à l’effigie de Charles Ier, représenté sous les traits de saint Georges, est une version du tableau aujourd’hui conservé au château de Windsor, dans les collections royales britanniques. Notre toile, quant à elle, a connu une destinée plus chaotique, en étant spoliée, en 1944, par les nazis, et encore volée à ses propriétaires en 1967 (voir Gazette n° 21, page 129). L’autre pièce phare de la session était un grand tableau animalier, caractéristique du savoir-faire de son auteur : John Lewis-Brown (voir Gazette n° 36, page 129). Il montre un Perroquet affolé (195 x 97 cm), qui est loin d’être le seul protagoniste de cette séquence animée : l’ara rouge est poursuivi par quatre chiens, tandis qu’à l’arrière un chat grimpe sur un arbre pour attaquer un paon réfugié sur une branche haute ! Mais tout est bien qui finit bien : la scène, en récoltant 21 600 €, est revenue au château familial Cantenac Brown (3e grand cru classé en 1855), qui avait été fondé par le grand-père de l’artiste… Du Chardin du XIXe siècle, soit le grand Guillaume Fouace, on pouvait aussi déguster une appétissante Nature morte aux poires agrémentée d’une verseuse en étain ; la toile (40 x 35 cm) s’est échangée contre 8 520 €. Emmanuel Lansyer, lui, a été l’élève de Gustave Courbet, et demeure la figure de proue de l’art en Touraine au XIXe siècle ; à ce titre, il présentait à l’Exposition nationale de Tours de 1892 Le Clocher de Beaulieu et vieilles maisons le long du canal, une toile peinte en 1891 (38 x 46 cm). Cette bonne référence lui a valu ce mardi d’être adjugée 8 400 €.
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