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John-Lewis Brown, des chiens et un perroquet animent les enchères à Vendôme

Jeudi 21 octobre 2021

Interenchères, par Diane Zorzi

John-Lewis Brown (1829-1890), Le perroquet affolé. Huile sur toile signée en bas à gauche. Haut. 195, Larg. 97 cm. Adjugée 21 600 euros (frais inclus).

A l’occasion d’une vente de tableaux et dessins anciens, la maison Rouillac dévoilait le 19 octobre à Vendôme une composition fougueuse de John-Lewis Brown, dans laquelle s’entremêlent des chiens, un chat, un paon et un perroquet. Un témoignage du savoir-faire de cet artiste bordelais qui s’illustra au milieu du XIXe siècle avec ses peintures animalières virtuoses.

Des chiens de terriers pourchassent un ara, tandis qu’un chat angora tente d’attraper un paon perché sur un arbre. Usant d’une touche fougueuse, John-Lewis Brown (1829-1890) traduit avec virtuosité le tumulte d’une scène de chasse, entremêlant les animaux dans un même tourbillon de lignes et de couleurs. « L’artiste livre dans notre tableau un condensé de son œuvre », explique Aymeric Rouillac qui présentait aux enchères le 19 octobre, à Vendôme, ce Perroquet affolé, adjugé 21 600 euros (frais inclus), lors d’une vente de tableaux et dessins anciens comptant notamment une Scène de bataille du peintre avignonnais Jacques Ignace Parrocel (1667-1722), adjugée 6 000 euros.

Un Perroquet affolé adjugé 21 600 euros

Bordelais issu d’une famille écossaise, Brown rejoint vers 1840 la capitale et étudie à l’école vétérinaire d’Alfort. S’il embrasse en définitive une carrière de peintre, il conserve, sa vie durant, un goût pour les animaux qu’il dépeint à travers des scènes de chasse ou des études de chevaux et de chiens. Formé aux Beaux-Arts de Paris, auprès de Camille Roqueplan et de Jean-Hilaire Belloc, il perfectionne sa technique en croquant les chevaux qu’il côtoie dans le haras du domaine familial ou en copiant les maîtres, à l’instar d’Eugène Delacroix et Théodore Géricault, dont il emprunte la touche nerveuse et les coloris chaleureux. Ici, le coup de pinceau est exalté, tandis que la palette fait la part belle à des rouges et bleus flamboyants qu’animent des touches de blancs lumineux, contrastant avec les tons ocres et terreux des frondaisons. Si l’artiste livre une description minutieuse, dépeignant avec réalisme les attitudes, le pelage et les plumes des animaux, il s’attache davantage à traduire la fougue et le mouvement de la mêlée, introduisant une confusion entre les différents protagonistes. Cette composition monumentale de près de deux mètres de hauteur évoque une autre toile de l’artiste, associant des chiens et perroquets, Le jour de sortie des pensionnaires, jardin zoologique d’acclimatation. Cette œuvre, présentée au Salon de 1865, fait aujourd’hui la fierté du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux qui, lors de la donation de Mademoiselle Brown en 1953, saluait l’entrée dans ses collections d’« un précurseur de l’Impressionnisme ».
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