FR
EN

À l’aube du XVIe siècle, avec Léonard de Vinci et les Flamands

Vendredi 08 octobre 2021

La Gazette Drouot, Philippe Dufour

Sans surprise, c’est bien l’homme de Vitruve dessiné par le génie italien qui dominait cette riche vacation consacrée aux livres et manuscrits anciens.

Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio, dit), Di Lucio Vitruvio Pollione de Architectura libri dece…, Côme, Gottardo da Ponte, 1521, grand in-folio, 117 illustrations gravées sur bois, reliure du XVIIIe siècle.<br />
Adjugé : 42 160 €
Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio, dit), Di Lucio Vitruvio Pollione de Architectura libri dece…, Côme, Gottardo da Ponte, 1521, grand in-folio, 117 illustrations gravées sur bois, reliure du XVIIIe siècle.
Adjugé : 42 160 €

Les deux noms associés de Vitruve et Léonard de Vinci ont déclenché une belle bataille d’enchères, lors de cette vente spécialisée… En effet, le fameux ouvrage de l’auteur latin, De architectura, ici dans une version imprimée en 1521 à Côme par le typographe milanais Gottardo da Ponte, a été ferraillé entre un entrepreneur de Dubaï et un Français, qui l’a finalement emporté à 42 160 €. Ce grand in-folio est l’édition originale de la première traduction en langue vernaculaire de ce traité d’architecture, le seul de l’Antiquité gréco-romaine qui nous soit parvenu. À son succès, n’était pas étranger le fait qu’il contenait – outre 117 illustrations gravées sur bois – une version gravée du mythique Homme de Vitruve inspiré par Léonard de Vinci au graveur Cesare Cesariano. Et à cela s’ajoutait encore le fait qu’il s’agit d’un précieux exemplaire provenant de la bibliothèque de Jean-Baptiste Colbert…

Dans un registre plus mystique, le Livre d’heures de Salisbury, analysé dans la Gazette n° 33 (voir l'article Un Livre d’heures vers 1500 pour l’Angleterre page 20), dépassait largement son estimation haute en conquérant 31 200 €. Rappelons que l’ouvrage, enluminé vers 1500, constitue un très bel exemple des réalisations novatrices de l’école ganto-brugeoise, pour la clientèle anglaise.

La veille, mardi 28 septembre, des manuscrits avaient été dispersés, à l’image d’un fonds illustrant la vie de René Maublanc (1891-1960), philosophe marxiste : 16 000 documents inédits, dont le résultat global, après une dispersion en gants blancs, devait s’élever à 141 000 €. Parmi ceux-ci, la correspondance avec Roger Gilbert-Lecomte a décroché 24 800 €. Au chapitre des courriers, un autre ensemble tirait son épingle du jeu : celui évoquant la duchesse de Dino (1793-1862), nièce de Talleyrand. Ce sont ses descendants qui ont dépensé un total de 53 000 € pour que ces pièces (dont un lot de missives à sa sœur, adjugé 24 800 €) puissent retourner dans le château familial de Touraine.
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :