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La «Ville de Dieppe» de Monet pourrait-elle revenir dans son port d’attache ?

Jeudi 10 juin 2021

Le Parisien, Laurent Derouet, Photo Guillaume Souvant

Faute d’acquéreur lors de sa vente aux enchères, la toile de Monet représentant la ville de Dieppe devrait retourner au Japon. A moins que...

« C’est un coup de massue ! » Au téléphone, Aymeric Rouillac ne cache pas sa déconvenue. Dimanche dernier, au cœur de la Touraine, la toile de Monet intitulée « Ville de Dieppe » n’a pas trouvé preneur lors d’une vente aux enchères qu’il organisait au château d’Artigny. « C’est une vraie déception pour nous », poursuit le commissaire-priseur qui espérait que cette œuvre, réalisée en 1882 par le peintre préféré des Français sur les hauteurs de la cité corsaire, dépasse la barre des 3 millions d’euros.

Pour Aymeric Rouillac, plusieurs explications peuvent être mises en avant : le relatif manque d’intérêt pour cette période moins cotée du maître de l’impressionnisme, l’absence d’acheteurs étrangers, et notamment chinois, pour cause de pandémie, ou encore l’absence de la signature du peintre sur la toile « qui a rebuté les acheteurs bling-bling » alors que l’histoire de ce tableau est parfaitement connue, tout comme sa provenance.

Faute d’acquéreur, le tableau devrait donc retourner chez son propriétaire au Japon avant une éventuelle remise sur le marché. À moins que du côté de Dieppe (Seine-Maritime), où le tableau a été présenté au public quelques jours avant les enchères infructueuses, l’idée de l’acquérir fasse son chemin. Pour l’heure, la municipalité communiste, et son maire Nicolas Langlois, n’envisage pas vraiment l’idée.

«Impossible» pour la municipalité communiste

« Même à un million d’euros (NDLR : la mise à prix de départ), c’est totalement impossible pour une commune comme la nôtre de dépenser une telle somme alors que nous sommes encore en pleine pandémie et que les conséquences économiques pour l’ensemble de la population sont encore à venir », assure-t-on à la ville. Même si évidemment un nom prestigieux comme Monet pourrait avoir des répercussions sur le tourisme local.

Aymeric Rouillac, séduit par l’accueil enthousiaste qui a été réservé à la toile à Dieppe, ne ferme pourtant pas la porte à ce qu’une solution soit trouvée pour qu’un jour le tableau puisse avoir sa place dans l’une des salles du château musée dieppois, à quelques pas seulement du site où le peintre a posé son chevalet il y a 139 ans. « Je suis évidemment prêt à jouer les intermédiaires avec le propriétaire japonais s’il y a une volonté politique et si un montage financier autour d’une souscription ou de mécènes privés voyait le jour. Ce serait une formidable histoire. » Une histoire qui pour l’heure a encore des allures de conte de fées.
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