Souvenir d'un Archange

Christelle nous fait parvenir une photo jaunie signée représentant trois hommes en complet veston. Rien de très folichon de prime à bord. Mais attention les photos de presse et les autographes font bon ménage quand elles touchent à l’Histoire.

Tels des souvenirs d’évènements captés par un journaliste, un professionnel,voire un photographe amateur lorsqu’ils sont enrichis de la signature de la personne représentée. Nombreuses en sont les occasions : épreuves ou rencontres sportives, défilés ou réunions politiques, tour de chant ou sortie de films, people…Si Christelle ne nous précise pas son origine, ni les dimensions, l’état de conservation est assez moyen : photo d’entre les deux guerres de couleur sépia, travail argentique mais malheureusement écornée et pliée notamment en bas à droite. Mais son intérêt vient des signatures : Mermoz, Dabry, et Gimié : les As de l’Aéropostale. Aviateurs, en 1930 ils réalisent ensemble sur l’hydravion « Comte de Vaulx », la première liaison aérienne entre la France, Dakar et l’Amérique du Sud. 130 kg de courrier sont ainsi pour a 1ère fois acheminés. Jean Mermoz qui a commencé comme mécano, en est le pilote, Jean Dabry le navigateur, et Léoplod Gimié le radio télégraphiste. Ces 3 aviateurs entrent dans la légende de l’Aéropostale, et Mermoz est surnommé l’« Archange ». La même année cet équipage avait déjà participé au record de distance en circuit fermé sur un hydravion couvrant plus de 30 h de vol, sur plus de 4.000 km.

Ils sont représentés tous 3, dans la force de l’âge, trentenaires, en complet croisé : Mermoz élégamment la main droite dans la poche, Gimié les mains croisées et Dabry les mains derrière le dos tenant ce que l’on croit deviner être un chapeau. Le fond de la photo est incertain, probablement l’intérieur d’un hangar, où on se plait à rêver, près d’un des avions légendaires ! Mermoz disparait en mer en 1936, lui qui avait écrit « l’accident pour nous, ce serait de mourir dans un lit ». Héro, des obsèques nationales sont célébrées en présence d’Édouard Daladier et de Camille Chautemps. Cette photo réunit les trois aviateurs, leurs signatures sont à l’encre noire, très lisibles pour deux d’entre elles. Estimation peu facile, le prix du souvenir, de l’émotion…D’autant que nous ne connaissons pas les dimensions du cliché et n’avons pas d’indication de son auteur. Peut être existe-t-il au verso un timbre encré, mention d’un photographe, d’une agence depresse ou toute autre indication précieuse de date comme de lieu, et par conséquent valorisante. En attendant, misons sur 100 euros - voir plus pour les passionnés d’aviation. Et n’est parArchange qui veut !