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Une icône suisse : la Rolex

Samedi 24 avril 2021 à 07h

Cette semaine, Jean-Claude nous fait parvenir la photographie d’une montre. Aymeric Rouillac, notre commissaire-priseur, partage son avis.



Lorsque vous reconnaissez le logo à la couronne, que ce soit sur les panneaux des cours de Roland Garros ou au poignet de l’amateur, vous ne pouvez-vous y tromper : il s’agit de Rolex ! Mais comment cette manufacture suisse créée au début du XXe siècle a-t-elle obtenu cette célébrité qui dépasse de beaucoup le seul cadre de l’horlogerie ?
La marque, qui tire son nom d’une contraction de l’expression française « d’horlogerie exquise », est fondée à l’origine par Hans Wilsdorf. Cet allemand établit à Londres, se spécialise dès l’origine dans le luxe. Il commande en suisse les mouvements les plus précis et les plus compacts pour animer les aiguilles de ses créations. En 1914, pour échapper à la taxation de guerre, l’entreprise quitte Londres pour Genève. Rolex rejoint le club des grandes manufactures helvètes et ne le quittera plus.

L’entreprise dépose alors de nombreux brevets, mais plutôt que sa perfection technique, c’est sa participation aux épopées modernes et aux performances humaines qui fonde sa légende. En 1927, Mercedes Gleitze est la première femme à traverser la manche à la nage, elle porte à son poignet une Rolex Oyster. En 1953 la Rolex Submariner peut aller à 100 mètres de profondeur et le commandant Cousteau la choisit pour ses aventures. La même année John Hunt parvient à rallier le sommet de l’Everest, il y arbore sa Rolex Explorer à 8848 mètres… Les succès s’enchainent et la firme construit son propre mythe. Si c’est Omega qui fournit la Nasa et le garde-temps de Buzz Aldrin lors de la mission lunaire Apollo 11, aucune autre marque ne peut rivaliser avec Rolex en matière d’aventure épique.

La montre de notre lecteur est en or jaune et de forme rectangulaire. Le cadran émaillé blanc, figure les heures en chiffres arabes, on y lit : « Rolex Precision, Swiss Made ». À six heures un petit cadran compte les secondes, on peut alors parler de chronomètre. Il ne faut pas la confondre avec une montre munie de boutons poussoirs permettant de remettre le compteur à zéro : le chronographe… Le mauvais emploi des termes est fréquent.

Le mouvement de celle de Jean-Claude est mécanique à remontage manuel, c’est à dire qu’il est nécessaire de tourner la couronne pour remonter le système. Son ardillon, la boucle qui permet de fermer le bracelet, semble d’origine ce qui demeure une plus-value. Le bracelet en cuir, s’il est d’époque devrait néanmoins être changé.
La forme du bijou de notre lecteur est typique des années 1940 et s’inspire des montres de joueurs de Polo rectilignes d’un concurrent : Jaeger-Lecoultre. Malheureusement pour Jean-Claude, son exemplaire ne figure pas parmi les modèles recherchés de la marque. Ceci peut s’expliquer par son absence de « palmarès » historique. Sa forme Art Déco, n’est pas représentative des autres créations de la manufacture. Il s’agit d’une version élégante voire de soirée, la « vraie » Rolex est une montre sport avec un bracelet en métal. En revanche, nous n’avons pas beaucoup de doute quant à son authenticité. Très appréciées et très chères, les Rolex sont immanquablement très contrefaites…

Si elle fonctionne, mais dans son état d’usage, on peut au moins estimer le garde-temps de Jean-Claude entre 800 et 1200 euros. Un objet de prix mais très loin des 18 millions de dollars obtenus aux enchères en 2017 pour un rarissime modèle de Rolex Daytona. Le logo à la couronne sur la cadran d’une montre de famille nécessite à coup sûr l’avis d’un expert !
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