FR
EN

Quand le commissaire-priseur fait parler les objets de famille

Lundi 08 mars 2021

La Nouvelle République, Edith Van Custem

Crédits Photo : NR
Crédits Photo : NR
Ils les connaissent depuis souvent longtemps ces objets de famille qu’ils ont côtoyés pendant des années jusqu’au jour où, l’âge venant, ils veulent en savoir plus sur leur histoire, voire sur leur valeur.
Vendredi, comme chaque année, mais selon des rendez-vous espacés au fil de la journée en raison du Covid, près d’une centaine de curieux ont ainsi défilé à l’hôtel des ventes, reçus par trois experts, un carton sous le bras, un sac à provision ou tout bonnement un sac plastique d’où sortent des pans de vie.

Au cours de la journée, peu à peu, le catalogue des ventes Rouillac en préparation s’enrichissait de nouveaux objets. À défaut d’être retenu pour de futures enchères, l’objet trouvait un nouveau sens pour rester au sein de la famille.
« On nous apporte de tout et nous avons chaque année de belles surprises », confiait Philippe Rouillac en début d’après-midi, satisfait d’avoir reçu le matin même une étude en plâtre de « La maternité » de Renoir qu’il va devoir étudier de plus près pour une estimation approfondie.

Des pans d’histoire

Voilà qu’arrive un couple, l’étui du violon d’un parent décédé sous le bras.. Entre l’étui et l’instrument, très vite, le commissaire-priseur s’intéresse… à l’archet. « Apparemment, il est plus ancien que le violon. C’est une belle pièce avec argent, nacre, ébène, soies et pernambouc. » Une vraie découverte pour les potentiels vendeurs qui acceptent de poursuivre l’expertise auprès d’un confrère de la maison Rouillac. « C’est dans des ventes thématiques que les objets font le meilleur prix », souligne Philippe Rouillac.

« On vient pour savoir. Je n’aime pas particulièrement cette pendule. Si elle a une vraie valeur, je suis prête à la vendre. Sinon, je vais réfléchir… Depuis trente ans, elle dormait au grenier, elle peut y retourner attendre des jours meilleurs. » Réflexion nécessaire aussi pour les propriétaires d’une pendule Charles X avec un élégant Cupidon doré dont des « frères » figurent dans des catalogues de ventes passées parcourus sur internet. « C’est une belle pièce mais il y a des différences avec votre pendule, notamment une anomalie au niveau du cadran. On peut imaginer un prix autour des 4.000 €. » Et le commissaire-priseur de rappeler que la valeur est fonction de l’offre et de la demande, qu’elle varie selon les modes du moment… « À vous de réfléchir mais elle peut très bien trouver sa place dans une vente de prestige comme celle d’Artigny en juin prochain. »

Et la pendule repart dans son sac plastique, coincée dans du papier bulles.
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :