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Une collection de tableaux d'un peintre exposé dans les plus grands musées mondiaux dormait à Orléans

Vendredi 26 février 2021

La République du Centre, Florent Buisson

Une œuvre de David Teniers le jeune (1610-1690), contemporain de Rembrandt, dénichée par Philippe Rouillac.
Une œuvre de David Teniers le jeune (1610-1690), contemporain de Rembrandt, dénichée par Philippe Rouillac.

La collection dormait à l’abri chez une famille de l’agglomération orléanaise. Elle sera vendue au château d’Artigny, en juin prochain.

Son index frôle délicatement la peinture sur bois. Pour souligner la précision du trait, le savoir-faire. Puis il s’arrête sur un élément du décor : « Vous voyez ces jeux de lumière sur cette fiole en verre, cette transparence?? Seuls les Hollandais savaient faire cela, au XVIIe siècle. En France, personne ne le savait faire, c’est venu quarante ans plus tard. »

Face à nous et dans les mains du commissaire-priseur Philippe Rouillac, venu vendredi 19 février pour réaliser des expertises gratuites, à l’hôtel Oceania d’Orléans, une œuvre de David Teniers le jeune (1610-1690), peintre flamand contemporain de Rembrandt, apportée par les enfants d’un collectionneur de l’agglomération.

Le portrait d’un "alchimiste" entouré de cinq contenants en verre, tous aussi précisément réalisés. Une trouvaille de plus pour l’Orléanais d’origine Philippe Rouillac, basé à Tours, Vendôme et Paris, qui depuis des décennies traquent les trésors à travers le monde. Et à Orléans, au moins une fois par an.

Exposé dans les plus grands musées

« David Teniers est exposé dans les plus grands musées mondiaux (au Louvre notamment). La famille qui nous l’a apporté pour expertise a une collection d’une dizaine de tableaux de lui. Celui-ci est signé, ça ne se faisait pas à cette époque, car on s’effaçait derrière le commanditaire. C’est début XVIIIe, avec l’explosion de la bourgeoisie triomphante, qui cherchait à asseoir sa puissance, que l’on a commencé à signer. Les bourgeois voulaient pouvoir dire “J’ai un tableau de maître…” »

Ces tableaux seront vendus lors de la prochaine grande vente aux enchères annuelle, au château d’Artigny (Indre-et-Loire), en juin prochain.

À quel prix?? Sachant que le tableau évoqué plus haut a été estimé, pour le moment, à 50.000 euros environ, la vente peut atteindre, juste pour cette collection, plusieurs centaines de milliers d’euros. « On va regarder combien ils l’ont acheté, à qui, où, poursuit Philippe Rouillac. Mener notre enquête. Mais ce tableau a une histoire, on peut en parler longuement, il se vendra donc mieux. »

À côté du premier tableau, un second, représentant une scène ordinaire dans une taverne de l’époque, où l’on retrouve tout de même quelques-uns de ces fameux jeux de lumière… Sur le verre de bière d’un des personnages. Le génie sait se cacher partout.

Florent Buisson
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