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Le langage des fleurs

Samedi 26 juillet 2014

Cette semaine, un lecteur de La Chapelle-Saint-Martin nous fait parvenir la photographie d’un tableau figurant un bouquet de fleurs. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur satisfait sa curiosité.

Cette semaine, un lecteur de La Chapelle-Saint-Martin nous fait parvenir la photographie d’un tableau figurant un bouquet de fleurs. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur satisfait sa curiosité.

Depuis l’Antiquité, les représentations florales occupent une place importante dans l’Art. Les peintures murales égyptiennes en abondent, à l’image des fresques ornant les villas romaines. Outre leur intérêt décoratif, fleurs et plantes revêtent un caractère sacré dans la mythologie gréco-romaine. La Bible regorge également de références aux plantes. Cela entraîne de la confusion entre paganisme et Chrétienté. Une solution radicale est trouvée au IIe siècle : les représentations florales sont interdites dans l’iconographie religieuse. Absence qui durera près de mille ans ! La menace polythéiste écartée, les fleurs reprennent une place prépondérante qu’elles ne quitteront plus. D’aucuns voient l’âge d’or des bouquets floraux dans la peinture flamande des XVIe et XVIIe siècles. À une époque où un bulbe de tulipe pouvait valoir le prix d’une maison, il n’est en rien étonnant que l’on prenne le plus grand soin à le représenter. Jusqu’à la fin du XIXe, les fleurs sont des objets symboliques portant un nombre infini de messages. Éclatantes de couleurs vives, elles sont un hommage à la beauté de la nature. Flétries, elles rappellent le caractère éphémère de l’existence. Au XVIIIe, il existe un véritable « langage des fleurs » qui permet d’exprimer des sentiments et de partager des émotions. Peu à peu, ces plantes perdent toute symbolique au profit de leur intérêt esthétique. De nos jours, elles sont encore mises à l’honneur par certains artistes contemporains, à l’image des pâquerettes souriantes de Takashi Murakami exposé dans le château de Versailles.

Point d’origine flamande ou de message caché dans le tableau de notre lecteur. Ce vase de dahlias et de roses posé sur un entablement est une peinture à l’huile réalisée sur une toile. Il est signé « HESS »en bas à droite. L’artiste a peint à la manière des impressionnistes. Les nombreux coups de pinceaux, rapides et assurés, en témoignent. Il suffit de regarder les toiles du maître pour comprendre que nous sommes ici face à l’œuvre d’un peintre habile certes, mais un amateur. Ce tableau date de la seconde moitié du XXe mais sa signature ne correspond à celle d’aucun artiste référencé. Sa fraîcheur et ses couleurs estivales pourront peut-être séduire en brocante pour une centaine d’euros. Nous vous souhaitons de belles vacances pour ceux qui en prennent, et nous vous donnons rendez-vous en septembre pour répondre à vos demandes sur les riches et exceptionnelles trouvailles de l’été !
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