Dans le Loir-et-Cher les enchères ne connaîssent pas la crise

La Nouvelle République, Henri Brissot

Pas d'enchère millionnaire en 2020 pour la maison Rouillac mais une vente qui a cependant atteint 500.000 euros pour un médaillon offert par Louis XIV à un corsaire malouin.

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Chez Pousse-Cornet à Blois comme à la Maison Rouillac à Vendôme, la crise sanitaire n’a nullement empêché les enchères de grimper. 2020 ? Un sacré cru !

Le monde des enchères ne connaît pas la crise. Le Covid-19 a même boosté le secteur qui a connu une année 2020 fastueuse, bien au-delà des attentes les plus optimistes. Au niveau national, certaines sociétés annoncent des volumes en augmentation de 40 % et des prix tirés vers le haut. Bref, on l’aura compris, les commissaires-priseurs gardent le sourire et continuent de manipuler leur marteau avec entrain.

Les acheteurs bien présents
Ce sont les ventes en ligne qui l’ont propulsé vers les sommets et qui lui permettent d’afficher une santé insolente quand tant d’autres secteurs sont en souffrance. Dans les salles restées fermées durant le premier confinement, toute promiscuité est désormais rigoureusement interdite et seuls quelques rares acheteurs s’y aventurent encore. Le plus gros des enchères se fait donc en distanciel.

A Blois, cela n’a guère posé de problèmes d’adaptation à la maison Pousse-Cornet qui était déjà présente sur différentes plateformes en ligne depuis plusieurs années. Entre une activité soutenue et des découvertes inattendues effectuées lors d’inventaires, le cru 2020 s’affiche parmi les tout meilleurs. Avec un montant total de ventes de 6 M€, elle affiche une belle hausse de 28 %.

Parmi les 67 ventes organisées, on retiendra l’affiche originale de l’Appel du 18 juin 1940 partie pour 38.400 euros (frais compris), une armoire de chasse Louis XIV (49.200 euros) et un solitaire en platine serti d’un diamant (39.600 euros). Mais c’est en juin que Guillaume Pousse-Cornet a signé son plus joli coup avec ce tableau de Jacques Majorelle retrouvé dans le grenier d’un château de Sologne qui s’est envolé à 63.600 euros. Autre vente remarquable, celle d’une toile attribuée à Jacob Jordaens, Adoration des mages, vendue 38.400 euros.

A Vendôme, même tendance pour la Maison Rouillac qui enregistre un montant total de ventes de 7,3 M€, soit une hausse de 8 % par rapport à l’année précédente. Dix enchères ont dépassé les 100.000 euros. Philippe et Ayméric évoquent « le double effet Kiss Cool » du confinement. En clair, les acheteurs ont pris de nouvelles habitudes : quatre lots sur dix sont désormais adjugés de façon dématérialisée même si cela concerne surtout les plus petites enchères. Autre constatation, l’impact positif des visites virtuelles, des vidéos d’avant-vente, des catalogues interactifs et des ventes retransmises en multicaméras sur plusieurs plateformes.

Au chapitre des ventes les plus spectaculaires, ce médaillon offert par Louis XIV à un corsaire malouin. Il avait été estimé 80.000 euros, il a été adjugé en octobre pour 500.000 euros (620.000 euros avec les frais). En décembre, c’est un tableau de Chagall, Libération, qui a fait grimper les enchères jusqu’à 300.000 euros (372.000 euros avec les frais). Impossible également de ne pas évoquer ce nouveau record mondial pour un bureau de Charlotte Perriand parti pour 139.000 € avec les frais, contre 95.000 € lors d’une vente aux enchères il y a cinq ans. Enfin, une toile inédite de Louis Gauffier a également battu un record du monde : 660.000 € soit 818.400 € frais compris.

A Blois comme à Vendôme, les commissaires-priseurs anticipent de nouveau un excellent cru en 2021. Les marteaux n’ont pas fini de frapper.

Prochaines ventes en ligne : dimanche 24 et lundi 25 janvier à 14h00.
Infos sur les ventes et inscription pour participer gratuitement aux enchères sur www.rouillac.com