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L'ode à la joie

Vendredi 11 décembre 2020

La Gazette Drouot, Philippe Dufour

Marc Chagall (1887-1985), Libération, 1952, huile et encre de Chine sur toile, cachet de la succession Marc Chagall en bas au centre, 47,5 x 29 cm (détail).
Adjugé : 372 000 €
François-Xavier Lalanne (1927-2008), lampe grand-échassier, vers 1990, en cuivre à patine rouge, bronze doré et verre sablé, monogrammé «FFrançois-Xavier Lalanne (1927-2008), lampe grand-échassier, vers 1990, en cuivre à patine rouge, bronze doré et verre sablé, monogrammé «FxL», cachet d’éditeur «Artcurial» et numéroté 13/900, 61 x 68 x 35 cm.
Adjugé : 163 000 €

L'ode à la joie de Chagall, Lalanne, Perriand

Égrenant les plus grands noms, la vente «Arts+Design» se tenait «hors les murs» à Vendôme, couronnant des œuvres emblématiques dans les domaines de la peinture, de la sculpture et du design du XXe siècle.

À tout seigneur, tout honneur : c’est Marc Chagall qui dominait largement la session avec Libération, une radieuse peinture emportée à 372 000 €, par une collectionneuse bretonne… face à une collectionneuse brésilienne. Brossée en 1952 à l’huile et encre de Chine (47,5 x 29 cm), la toile – dont l’autre face présente un Portrait de femme – est une étude pour l’un des volets du triptyque qui célèbre la reprise de la vie après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Autre vision qui apporte un peu d’apaisement sur les plaies d’une histoire bouleversée : la Nature morte aux Izvestia peinte après la Révolution d’octobre, soit en 1918, par Marie Mela Muter ; réalisée pour un ambassadeur de France – Eirik Labonne, en mission en Russie de 1917 à 1919 –, la toile (75 x 81 cm) a été acquise à 102 920 € par un collectionneur polonais.

Du côté du design et des arts décoratifs, s’envolait à 163 000 € un drôle d’oiseau : la lampe Grand Échassier créée par François-Xavier Lalanne vers 1990 (voir Gazette n° 41, page 28). Constituée de cuivre à patine rouge, bronze doré et verre sablé, portant le monogramme «FxL», le cachet d’éditeur «Artcurial» et numérotée 13/900, la sculpture utilitaire rejoignait un grand appartement parisien. Le temps de la vente, le volatile s’est posé sur un bureau en forme libre de Charlotte Perriand, du petit modèle, arborant un plateau en madrier de pin massif reposant sur trois pieds, agrémenté d’un tiroir en bois et d’une tirette superposée (72 x 175 x 86 cm). Pour le déménager, il fallait miser 138 000 €, ce qui constitue le record pour ce modèle (source : Artnet).

Enfin, deux sculptures d’Alexander Calder — et que l’artiste aurait offertes à Christian Quenault, de l’usine tourangelle Biémon –, constituaient aussi un moment fort de la dispersion : le premier stabile en trois éléments métalliques (61 x 116 x 92 cm) part aux États-Unis pour 64 000 €, tandis que le second, Snowy Peak des alentours de 1969 (57 x 105 x 41 cm), attirait 46 000 €.
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