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Trois Calder aux enchères

Samedi 05 décembre 2020

Le Parisien, Aujourd'hui en France, Stéphane Frachet

Calder

Ces œuvres du célèbre artiste américain ont été au cœur d’un bras de fer judiciaire.

DES BOUGEOIRS en fil de fer etdeux mobiles d'une cinquantaine de centimètres de haut :ces trois sculptures, attribuées à Alexander Calder (1898-1976), sont vendues aux enchères aujourd’hui par Me Rouillac à Vendôme (Loir-et-Cher), au grand dam de la Fondation Calder, qui contrôle la succession des ayants droit.

Ces maquettes appartiennent à Christian Quenault,69 ans, qui fut le chaudronnier de l’artiste américain à Saché, près de Tours. « Entre 1970et 1974, l’entreprise Biémont, qui a fabriqué ses sculptures monumentales, m'avait détaché auprès de lui. Il m’avait pris en amitié », se souvient Christian Quenault, qui a dû traverser huit ans de conflit juridique avec la fondation américaine.

Quand ils ont porté plainte pour contrefaçon en 2008, à la suite d’une exposition à Tours, raconte-t-il, j ai été perquisitionné chez moi, placé engarde à vue à Paris... le ciel m’est tombé sur la tête. » La Cour de cassation a reconnu en 2015 que les œuvres détenues par l’ancien ouvrier n’étaient pas des contrefaçons.

Pourtant, elles ne sont toujours pas authentifiées par la Fondation Calder. Résultat : les musées ne se risquent pas à les acheter. Calder avait pourtant laissé quelques autres cadeaux autour de lui. « D ’autres gars de l’atelier en ont eu. Il offrait aussi des aquarelles et des petites sculptures. Mais tout le monde a peur de les assortir par crainte de la justice», ajoute Christian Quenault.

Cet après-midi, ses trois œuvres métalliques devraient changer de mains pour quelques dizaines de milliers d'euros. « Si les héritiers de Calder ne menaient pas unetelle guérilla judiciaire, elles vaudraient dix fois plus », assure Me Aymeric Rouillac.
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