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Coupe pour la fête des mères

Samedi 24 mai 2014

Cette semaine Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, répond à Claude qui souhaite connaître la valeur d’une « corbeille avec quatre anges en porcelaine ».

Cette semaine Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, répond à Claude qui souhaite connaître la valeur d’une « corbeille avec quatre anges en porcelaine ».

Cette corbeille de forme ronde en porcelaine repose sur quatre pieds. Ces derniers sont dits anthropomorphes car ils adoptent une apparence humaine, en l’occurrence celle d’un ange. L’ensemble reçoit un décor polychrome rehaussé à l’or. Le récipient central à bords chantournés est orné en relief d’agrafes et de volutes feuillagées. Il est en outre agrémenté de bouquets floraux appliqués en relief. Il peut avoir diverses utilisations : vide-poche, ou bonbonnière, voire milieu de table recevant des fleurs…ou encore simple objet décoratif ! Sans les dimensions, difficile de se prononcer. Datant du premier quart du XXe, cet objet de style Louis XV s’inspire des productions de la célèbre manufacture de Meissen, le Sèvres allemand. Probablement fabriqué outre-Rhin, il reprend un thème cher aux Arts décoratifs : celui de l’angelot.

Des fresques de Pompéi en passant par la table de Mme de Pompadour et son célèbre moutardier en argent, les anges ont de tout temps été présents dans les Arts. Ils sont figurés sous les traits d’un enfant potelé, souvent nu et muni d’une paire d’ailes. Dans les trois grandes religions monothéistes, l’Ange est une créature céleste intermédiaire entre Dieu et les hommes. Chez les Grecs et les Romains, la représentation est similaire mais il s’agit du dieu de l’amour : Éros ou Cupidon. Muni le plus souvent d’un arc et d’un carquois, il rend follement amoureuses les personnes qu’il touche de ses flèches. Dans l’Art profane, c’est souvent de ce dieu malicieux qu’il s’agit et, par extension, il est courant d’appeler ces personnages « amours ».

D’une belle facture, cette pièce est le fruit d’un travail élaboré faisant appel à de nombreuses techniques : émaillage polychrome, rehauts d’or, moulage en ronde-bosse pour les anges, bouquets floraux appliqués, frise ajourée sur les contours. Neuve, cette pièce devait être vendue un certain prix. De nos jours, ce côté pompeux, que d’aucun trouveront kitsch, dessert cette corbeille qui n’est plus à la mode. En parfait état, comptez 60 euros en brocante. Demain, ces quatre amours porteront leurs présents à toutes les Mamans. Joyeuse fête !
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