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Les Licornes, 1913

Lundi 02 novembre 2020

par Paul Sérusier

Paul SÉRUSIER (Français, 1864-1927)
Les Licornes, 1913

Toile signée et datée en bas à droite et dessin préparatoire.

Toile H. 60, L. 81 cm. Dessin : H. 24, L. 31 cm.

Bibliographie : Marcel GUICHETEAU, "Paul Sérusier tome II", catalogue raisonné, éd. Graphédis, 1976, p. 122, reproduits sous les numéros 182 et 183.

Sérusier : le nabi aux belles licornes

Paul Sérusier (1865-1927) est le peintre théoricien du mouvement Nabis. En 1888 il rencontre Paul Gau- guin à Pont-Aven par l’intermédiaire de son ami Émile Bernard. La petite huile qu’il réalise à cette époque sur le couvercle d’une boîte à cigares,« LeTalisman », est à l’une des œuvres les plus importantes de la fin du 19e siècle. Sérusier rompt avec la contrainte imitative de la peinture et devient le prophète de la sensation.

Pieux, parfois mystique, Sérusier délaisse son Paris natal pour se baigner dans la lumière d’une destination qui lui apparaît exotique : la Bretagne. Il y intellectualise le nabisme, en y intégrant les mathématiques, la géométrie et surtout des concepts religieux médiévaux, de plus en plus prégnants dans son œuvre. L’artiste renonce toutefois à entrer dans les ordres par amour pour sa femme Marguerite. Ensemble ils s’éprennent des tapisseries du Moyen-Âge source d’un nouveau vocabulaire.

Au Musée de Cluny, Sérusier passe des heures devant la célèbre « Dame à la Licorne » chef d’œuvre du 16e siècle. L’huile sur toile que nous présentons date de 1913, un an après le mariage de Paul et de Marguerite. Exceptionnellement accompag née de son dessin pré- paratoire, un personnage moitié mage moitié berger est entouré de trois licornes dans un paysage aux cou- leurs typiquement nabis. On y lit le symbole de la pu- reté qui unit deux artistes et la référence absolue à une tapisserie chérie.

Brice Langlois
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