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Balade en bord de rivière

Samedi 17 mai 2014

Cette semaine une lectrice de Langon s’interroge sur un tableau qui « ressemble aux paysages de l’école de Barbizon » dont elle souhaite connaître la valeur. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, lui répond.

Cette semaine une lectrice de Langon s’interroge sur un tableau qui « ressemble aux paysages de l’école de Barbizon » dont elle souhaite connaître la valeur. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, lui répond.

À partir de 1830, le petit village de Barbizon, en forêt de Barbizon, est le théâtre d’une révolution artistique. Des dizaines de peintres s’y rendent, y séjournent et parfois s’y installent, fondant ainsi une véritable colonie. Cette retraite est pour eux une manière de fuir une civilisation nouvelle qui les oppresse. La nature qui les entoure est pour eux la source d’une nouvelle inspiration. L’un d’eux, Théodore Rousseau se surnomme même « Homme des forêts ». Rompant radicalement avec le paysage historique très académique qui prévalait jusqu’alors, les peintres de Barbizon se veulent portraitistes de la nature. Exécutant leur esquisses en plein air pour « voler des morceaux de nature », ils représentent ce qu’ils voient et seulement cela, abandonnant toute idéalisation. Les plus grands artistes de cette école se nomment Daubigny, Dupré ou encore Millet. Ils font vite des émules parmi les autres peintres de profession comme Corot mais également chez les amateurs. Ainsi, nombreux sont les peintres du dimanche à les avoir imités, et ce jusqu’à aujourd’hui.

L’huile sur toile de notre lectrice qui mesure 31,5 x 22,5 cm, est sans conteste proche de l’école de Barbizon. La végétation y a une place prépondérante. Pleine de nuances de tons, elle est tamponnée à l’éponge. La composition est plaisante avec ce pont jouxtant une petite maison en bord de rivière, et une paysanne qui anime la scène. Un toit de tuiles vient donner une touche colorée à l’ensemble. Malgré tout, le traitement est assez gauche, peu abouti. Ce n’est donc pas une surprise que le peintre qui a signé en bas à gauche « A. Varnet » ne soit pas référencé… En tout état de cause, nous sommes ici face à l’œuvre d’un de ces peintres amateurs influencés par l’école de Barbizon. Datant de la toute fin du XIXe ou du début du XXe, il nous faut user d’un vocabulaire subtil pour décrire cette œuvre. Nous ne dirons pas « École de Barbizon », qui suppose que cette œuvre a été créée entre 1830 et 1870, mais « d’après l’école de Barbizon ». Cela signifie que son auteur s’est inspiré de cette école mais n’y a pas participé, et même n’en a jamais fait partie !

Ce tableau, est certes décoratif mais n’a pas de côte effective. En bon état il peut se négocier environ 30 à 40 € en brocante.
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