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Le médaillon du corsaire aux enchères

Dimanche 04 octobre 2020

Aujourd'hui en France, Christian Panvert

Offert par Louis XIV à Alain Porée, il est vendu aujourd’hui au château d’Artigny.


LE PRÉCIEUX BIJOU qui sera vendu cet après-midi aux enchères au château d’Artigny (Indre-et-Loire) était conservé depuis trois cents ans dans la descendance du corsaire de Saint-Malo. Alain Porée, mort en 1730 à läge de 65 ans, a écrit les grandes heures des guerres à bord de son navire, le « Saint-Esprit ». Il a participé à la défense de Saint-Malo contre les Anglais en 1695 et a capturé en quatre ans vingt-sept navires ennemis. Pour le remercier, le Roi-Soleil lui envoie en novembre 1696 son portrait orné de vingt diamants taillés en rose.

« C’est une pièce exceptionnelle ! », indique Aymeric Rouillac. Le commissaire-priseur précise que, sur les 400 médaillons offerts par Louis XIV, « trois seulement ont conservé leurs diamants. Tous, à l’exception de celui-ci, sont dans des musées, à Bologne, en Italie, et au Louvre, à Paris. Tous les autres en ont été dépecés à la révolution. » Le médaillon sera mis à prix 50 000 € mais les enchères risqueraient bien de s'envoler.

« De nombreux acheteurs, dont des Anglais, se sont manifestés par téléphone. Pour eux, acquérir cette pièce, c’est comme se venger des affronts du corsaire faits à la flotte anglaise !» sourit Aymeric Rouillac.

Mais Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) compte bien se battre aussi pour que ce bijou trouve sa place dans un écrin à sa mesure : le futur musée d’Histoire maritime malouin. La ville enchérira cet après-midi. Pour l’aider, elle a même confié à l’Association des descendants de capitaines corsaires (ADCC) la gestion d’une collecte Leetchi, intitulée « Un trésor royal pour un corsaire malouin ». Si la ville ne peut pas acquérir le médaillon, l’ADCC restituera à chacun des donataires le montant de son don.

CHRISTIAN PANVERT
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