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Un cocktail pour une nouvelle année argentée

Samedi 28 décembre 2013

Cette semaine, Jean-Claude, de Vendôme, nous fait parvenir la photographie d’un objet en corne et en argent dont il ignore l’utilité. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, nous en dévoile les secrets.

Cette semaine, Jean-Claude, de Vendôme, nous fait parvenir la photographie d’un objet en corne et en argent dont il ignore l’utilité. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, nous en dévoile les secrets.

Ce mystérieux objet mesurant 15 cm de longueur pour 10,5 de largeur présente un manche en corne prolongé d’un élément composé de deux gobelets ; l’un deux fois plus gros que l’autre. Jean-Claude nous indique y lire « sterling ». Cette inscription indique le titre de l’argent employé. Ainsi, en Angleterre, tout objet marqué « sterling silver »est fait d’un alliage composé de 925g d’argent massif pour un objet de 1000 g .Ce taux est également celui appliqué en France. En conséquence, cet objet est en argent et provient d’outre-manche. Les hypothèses sur son utilité peuvent-être nombreuses : rince-œil, éteignoir à bougies… Mais il s’agit en réalité d’un doseur à cocktail ! Chaque gobelet reçoit une mesure d’alcool bien précise afin que le mélange final soit de proportions parfaites.D’aspect épuré, les matériaux employés à la confection de cet objet sont nobles, onéreux. À breuvage luxueux, ustensile luxueux !

Né à la fin du XVIIIème siècle dans une taverne anglaise, le cocktail tire son nom de la forme du verre dans lequel est alors servi ce mélange : une queue de coq, « cocktail ». Il est adopté par la France au début du XIXème siècle où on a coutume de le boire dans un coquetier.Imaginez bien que la proximité phonique entre coquetier et cocktail a suffit,cocorico, pour que cette boisson devienne française…! C’est aux États-Unis, lors de la fameuse prohibition entre 1919 et 1933, que le cocktail se démocratise.Quel meilleur moyen pour masquer l’odeur et le goût d’un alcool frelaté que de le mélanger à du jus de fruit ? Les contrebandiers y trouvaient leur compte au détriment des consommateurs... et des policiers ! De nos jours, cocktail rime avec raffinement et sophistication. De plus en plus à la mode, il est devenu un art de boire à part entière, permettant la découverte de nouvelles saveurs et sensations. Se l’on se rappelle, à l’instar de l’aristocratie anglaise, que la consommation favorite de la Reine-Mère était le gin tonic, ce doseur pourrait « corser » votre Schweppes à dose choisie (simple ou double).

Cet objet original date du début du XXème siècle. Il semble en bon état, bien que la partie en argent ait besoin d’être astiquée ! Ce doseur à cocktails peut se négocier autour de 40 € en brocante. Voici de quoi vous donner l’occasion de faire des merveilles lors du réveillon de la Saint-Sylvestre en levant -avec modération-votre cocktail à la nouvelle année !
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