Ouest-France, Christophe Penot
Ce pourrait être la devinette d’un jeu de l’été : qu'est-ce qui pèse exactement 2 010 grammes et présente, dans un beau format de 24,7 x 28,9 cm, 320 pages qui littéralement se dévorent ? Un livre, bien sûr, sorti fin 2019 aux éditions Monelle Hayot. Les initiés ont trouvé :
Adjugé! La saga des Rouillac. Le titre dynamique d’un ouvrage richement documenté à prix raisonnable (39 €), capable de séduire n’importe quel passionné des enchères. Pour la dernière quinzaine d'août, et pour oublier que les commissaires-priseurs ont droit aux vacances, c’est une lecture parfaitement recommandable ! Que nous apprend-elle, en l’occurrence? Qu’un commissaire-priseur, selon la définition du Petit Robert, est un « officier ministériel chargé de l’estimation des objets mobiliers et de leur vente aux enchères. » Ce que Philippe et Aymeric Rouillac, autrement dit le père et le fils, complètent de la manière suivante: « marchand de bonheur et de rêves... » Mais aussi, très prosaïquement, des marchands d’objets installés à Vendôme et à Tours, aux portes de ce grand Ouest où ils organisent désormais quelques ventes. Et quelles ventes ! Ou, plutôt, quels vendeurs ! «Une treizième enchère millionnaire pour la maison Rouillac», titrait, en juillet 2019, Le Journal des Arts. C’était résumer on ne peut mieux le talent de professionnels démontrant depuis des années qu’il existe un art de vendre en province.
Au reste, quel est le plus rentable des opérateurs français? Christie’s, numéro 1 mondial, propriété du Breton François Pinault? Sotheby’s, son puissant concurrent, passé dans le giron de Patrick Drahi ? Artcurial, Aguttes ou Millon, les principales enseignes parisiennes? Non, d’après les analyses publiées au mois de mai par Plimsoll sur « la profitabilité des maisons de ventes en France », Rouillac, avec ses 4,1 millions d’euros de chiffres d'affaires pour 2 millions de bénéfices en 2018 (taux de rentabilité de 48,9%) arrive largement en tête. Voilà qui méritait un livre. En attendant celui des commissaires-priseurs de l’Ouest...
