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Jacques Farran, commissaire-priseur sur les traces de trésors artistiques

Dimanche 26 juillet 2020

Milidi Libre, Frédéric Mayet

Jacques Farran et le tableau de la Renaissance italienne découvert ces jours-ci à Montpellier
Jacques Farran et le tableau de la Renaissance italienne découvert ces jours-ci à Montpellier

PORTRAIT
Ce Montpelliérain a notamment découvert un tableau italien de la Renaissance.

Le drap blanc, soulevé avec précaution, dévoile un tableau ancien. Très ancien. « Il s’agit d’wie sainte conversation avec une représentation de la. Vierge Marie et l’enfant Jésus. À sa droite, très probablement, Saint Jérôme. À leur gauche, une Sainte dont les attributs ne permettent pas de dire, précisément, de qui il s’agit. »

Jacques Farran, jeune commissaire-priseur montpelliérain a trouvé, voici quelques jours à peine, ce chef-d’œuvre de la Re naissance italienne chez des particuliers du Clapas. « L’œuvre est, très probablement, à la manière de Giovanni Bellini. Un peintre vénitien de la. seconde moitié du XV siècle, maître du Titien dont on peut admirer, ici, la représentation du paysage en arrière-plan avec des perspectives atmosphéiques. » Jacques Farran s’anime d’une passion inextinguible. « Ce tableau illustre la. dynamique de la bascule de l’art médiéval vers l Renaissance. Pour le moment, je le date du premier tiers du XVIe siècle dans une première génération d’élèves de Giovanni Bellini. »

De véritables enquêtes

Un tableau fascinant peint sur trois panneaux juxtaposés de peuplier, « le même bois que La Joconde. » Au dos subsistent les traces d’une étiquette de collectionneur, « Bieswal, la famille qui développa la. marque belge de chocolat Côte d’Or à la. fin du XIXe siècle. » Le début d’une véritable enquête que le commissaire-priseur va patiemment poursuivre.

Un exemple, frappant, d’un savoir acquis au fil de longues années d’études. « Du lycée Joffre, j’ai poursuivi vers une licence de droit puis le concours de l’Ecole du Louvre avant un master de droit à la. Sorbonne et le concours de commissaire-priseur. »

Deux années de stage plus tard voilà Jacques Farran très officiellement commissaire-priseur au sein du prestigieux cabinet Rouillac entre les villes de Tours, Vendôme, Paris et Montpellier. « Ce n’est vraiment pas un métier que l’on fait par hasard. Il faut une très très gründe curiosité. Je me suis, par exemple, pris de passion pour des lions à l’entrée d’une église romane duXIIe siècle avant de m’occuper d’une lampe échassier de Lalanne, un très grand artiste contemporain. »

Devenu un « chasseur de trésors », Jacques Farran se sou vient d’une histoire assez fascinante survenue chez les Rouillac voici quelques années. « Les habitants d’un pavillon possédaient un coffre utilisé comme bar. Il s’est avéré que c’était le coffre du Cardinal Mazarin finalement vendu 7,3 M€ en 2013 au Rijksmuseum d’Amsterdam. »

Y croire, avoir l’œil, le sens de l’enquête artistique : voilà les trois clés d’un métier peu courant. « Il faut beaucoup de culture générale pour jauger des valeurs artistiques, historiques autant qu’économiques. » Ce lundi, et toute la semaine, Jacques Farran va multiplier « les expertises gratuites et confidentielles pour des particuliers » à Prades, Perpignan, Carcassonne, Narbonne et Montpellier. Avec, peut-être, d’autres trésors à découvrir.

Des expertises ce vendredi 31 juillet

RENDEZ-VOUS Jacques Farran, passionné notamment par les arts premiers en général et « parla céramique précolombienne » en particulier, se fait fort de jauger, d'expertiser aussi bien des objets que des oeuvres d'art que les particuliers voudront bien lui amener ce vendredi 31 juillet (avec ou sans rendez-vous) de 10 h à 18 h à l'Hôtel Pullman, 1, rue des Pertuisanes à Montpellier. « Pour celui qui aime regarder, et qui sait voir, il / a des beaux objets partout. »
Contact : 06 82 10 55 74. www.rouillac.com
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