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La 3D en boîte

Samedi 22 février 2014

Cette semaine, Maud, de Blois, souhaite connaître la valeur d’un curieux meuble. Il mesure 1,20 m et contient… « 200 double photos ». Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, lui répond.

Cette semaine, Maud, de Blois, souhaite connaître la valeur d’un curieux meuble. Il mesure 1,20 m et contient… « 200 double photos ». Aymeric Rouillac,commissaire-priseur, lui répond.

Ce meuble en forme de borne a un aspect extérieur soigné. Ses faces sont en pin verni et les arrêtes en bois plus sombre sont teinté façon acajou.Les côtés sont munis de poignées en métal blanc, qui adoptent la forme d’un mascaron moustachu et panaché. Deux oculaires sortent de la partie supérieure de ce meuble. Posez-y les yeux : en réglant la netteté grâce aux molettes latérales, vous y découvrirez une image… en trois dimensions !

Cet appareil ingénieux est un stéréoscope, dont le nom vient du grec stereόs (espace solide) et skopein (voir). Le principe est inventé en 1838 et ne cesse d’être amélioré. Le fonctionnement est simple : la plaque de verre est constituée de deux vues semblables juxtaposées. La lunette binoculaire, comme au cinéma en 3D, superpose ces deux vues et permet de voir l'image en relief. La lumière naturelle pénètre par le dessus de la visionneuse. En traversant les plaques, elle rend possible leur visionnage. Ces dernières sont manipulées par le biais d’une chaîne mobile que l'on actionne grâce au bouton en bois tourné, sur le côté de la borne.

L'essor important de la photographie amateur à la fin du XIXème contribue au développement d'une véritable industrie de ces appareils stéréoscopiques. Il en existe de tous formats. Les plus petits, dits à main sont simples et bon marché. Ils ne permettent de visionner qu’une plaque qu’il faut insérer manuellement dans l’appareil. Certains sont de véritables pièces d’ébénisterie faites de bois précieux, de forme galbée et parfois marquetés avec incrustations de filets de laiton. Ces appareils ont été utilisés tout au long du XXème siècle. Peut-être avez-vous des souvenirs des stéréoscopes à diapos ?!

Celui de notre lectrice date de la fin du XIXème. Il fait partie des plus grands modèles, relativement rares sur le marché, dits de salon, à côté de ceux plus petits dits de table. Il n’est pas luxueux mais présente un soin particulier apporté à sa finition. Peut-être comporte-t-il une plaque indiquant le nom du fabriquant ? En état de fonctionnement, il peut se négocier entre 300 et 500 € en vente publique. Mais attention ! Certaines rares plaques stéréoscopiques peuvent valoir à elle seules le prix du meuble ! Si les 200 contenues dans cette visionneuse sont intéressantes elles peuvent être estimées au minimum 200 € et peut-être beaucoup plus…Mais cela nécessite une expertise physique.
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