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Une histoire de famille...

Samedi 28 novembre 2009

Belle allure pour cette paire de vases dûment signés et identifiés « Jérôme MASSIER Fils » !Les Massier sont une dynastie familiale de céramistes qui remonte au delà de la révolution française et qui joua un rôle clé dans la renaissance de la céramique de Vallauris.

Belle allure pour cette paire de vases dûment signés et identifiés « Jérôme MASSIER Fils » !Les Massier sont une dynastie familiale de céramistes qui remonte au delà de la révolution française et qui joua un rôle clé dans la renaissance de la céramique de Vallauris. Dès le XVIème siècle, une production de poterie culinaire y est développée. Pierre MASSIER (1707-1748) est considéré comme le premier de la dynastie à apparaître. De père en fils, le savoir-faire se transmet dès lors et s’oriente vers une production exclusivement artistique ; jusqu’à Jérôme MASSIER (1820-1909), l’un des arrières petits-fils de Pierre, puis Jean-Baptiste MASSIER (1850-1916), son fils. Ce dernier, pour se différencier de la production de son père tout en gardant le nom « commercial » de l’entreprise, signe alors sa production« Jérôme Massier Fils ». C’est précisément cette marque en creux que porte notre paire de vases, sous la base, ce qui permet de la dater du début du XXème siècle. Ces vases sont en faïence fine : c’est une terre de couleur claire. Celle-ci est passée au four, puis est recouverte d’un émail transparent dit « plombifère », sorte de verni destiné à donner du brillant et à imperméabiliser la pièce – la fonction de ces vases est tout de même de contenir de l’eau ! La couleur de fond des vases est donc la couleur même de la terre. Un décor peut ensuite être appliqué au pinceau. Dans notre exemple,ce sont des bouquets de fleurs « répétés » sur la panse. Des filets de couleur brun sont ajoutés au talon et au col des vases. Ils sont de nouveau signés avec cette même couleur, au pinceau, et de façon bien visible.

Cette signature témoigne d’abord d’une volonté de se présenter davantage comme artiste plutôt qu’artisan. Ils ’agit ensuite et surtout pour cette manufacture de se faire connaître au simple regard des amateurs. C’est une forme de publicité ayant pour cible la clientèle des nouvelles constructions de la « Riviera » mais pas seulement : le nouveau mode de transport qu’est le chemin de fer et la modernisation du commerce maritime permet d’exporter… Cet esprit commercial illustre parfaitement ce début du XXème siècle où s’affirme la notion d’« Arts appliqués à l’industrie » qui deviendra « Art décoratifs ». De forme assez moderne, nos vases, d’une hauteur de 24 cm, correspondent à une production« industrielle ». Comptez60 à 80 € environ pour acquérir aux enchères cette paire de vases. Mais plutôt recherchée dans le Midi…Leur décor vite « brossé » est quelque peu éloigné des productions artistiques et novatrices notamment développées par les cousins de Jean-Baptiste Massier - non moins connus - que sont Delphin (1836-1907) et Clément Massier (1844-1917). C’est à ces deux frères que l’on doit la production majeure, et la plus intéressante, concernant le marché de l’art, ayant fait appel à des collaborateurs-artistes de renom. Rendez-vous au musée Magnelli à Vallauris, ou au musée de la céramique et de la barbotine à Valbonne, pour y voir les œuvres majeures.

Précisions : un aimable lecteur du journal nous précise que l’œuvre présentée la semaine dernière est une lithographie de Henri Mirande. Mea culpa ! Mais il est vrai que j’avais déjà quelques doutes…En effet François Klein, restaurateur de tableaux et de papiers établi à Mont près Chambord a eu entre les mains un exemplaire de cette même œuvre : un multiple ou tirage, signé dans la marge de cet artiste, contemporain de Faivre…Mais cela change tout, Mirande est un illustre inconnu, l’œuvre un multiple -donc l’estimation est réduite à 20 €. Dommage ! Rien ne vaut le contact direct avec l’œuvre !
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