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Une flâme contre vents et marées

Samedi 04 janvier 2014

Cette semaine, un lecteur blésois fait parvenir à Me Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, la photographie d’une curieuse sphère en métal pour laquelle il sollicite une expertise.

Cette semaine, un lecteur blésois fait parvenir à Me Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, la photographie d’une curieuse sphère en métal pour laquelle il sollicite une expertise.

La création d’objets est bien évidemment soumise aux besoins de l’Homme.Mais certaines pièces sont directement conçues en tenant compte des conditions dans lesquelles elles sont utilisées. C’est le cas ici pour cette lampe à huile. En fer forgé, elle adopte la forme d’une sphère formée de plusieurs barreaux rivetés à deux plus larges bandeaux qui se dissocient à l’aide d’une charnière. Cette sphère ouvre sur trois cercles reliés entre eux et tournant indépendamment les uns des autres. Le cercle central, plus petit, retient un petit réservoir à huile, probablement lesté de plomb, muni de deux becs accueillant la mèche indispensable au fonctionnement de la lampe. On remarque que la partie supérieure de la sphère comporte un anneau destiné à la suspendre. Nous voici donc bien loin des fameuses lampes à pétrole de nos arrières grands-parents, hautes sur pied avec réservoir et cheminée de verre ! Cet objet nous rappelle en revanche les sphères armillaires utilisées dès le IIème siècle av. J-C par les Grecs pour montrer le mouvement des étoiles et planètes autour de la Terre. Notre lampe à huile n’a qu’une fonction : l’éclairage. Mais alors,éclairer quoi et où ? Imaginez un peu une lampe à pétrole telle celles évoquées plus haut sur le bureau du capitaine d’un navire. À la première vague,elle tombe, éclate, et en quelques minutes, c’est tout le vaisseau qui part en cendre ! Alors qu’avec cette lampe à huile de navire et grâce aux éléments de métal mobiles qui la composent, non seulement la flamme reste toujours droite, mais de plus le risque de bris est inexistant. Même pendant la plus forte tempête, elle ne faillira pas à sa mission !

De facture simple, cet objet relève du domaine de l’art populaire. Faite de fer et non pas de laiton ou de bronze, cette lampe n’éclairait probablement pas la chambre d’un amiral mais plutôt les cales réservées aux marins. Son diamètre de 13 cm la classe parmi les plus petits modèles fabriqués. Datant a priori de la fin du XIXème siècle, il est essentiel de la voir physiquement pour donner un avis certain car les copies sont légion. Une originale se négocie autour de 50 € en brocante. Un objet qui pourrait s’avérer fort utile en cette période secouée par les tempêtes et les coupures de courant !
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