Vendômois : les lingots d'or dormaient entre les draps !

La Nouvelle République, Édith van Custem

Pendant le confinement, l’activité de l’hôtel des ventes n’a jamais cessé, explique le Vendômois Philippe Rouillac qui a vu arriver... des lingots d’or retrouvés dans une pile de draps.

"Pour maintenir l’intérêt, on proposait tous les jours à 15 h, sur Internet, l’histoire d’un objet, ce qui a conduit nombre de personnes à nous interroger sur ce qu’ils avaient chez eux. Parfois, ils découvraient ou redécouvraient à l’issue d’un rangement un objet insolite et nous ont demandé une expertise gratuite par visioconférence."

Et ce sont parfois des contacts différents qui se sont alors noués quand le propriétaire de l’objet cherchait à en savoir plus, avec souvent ses enfants à ses côtés. Du coup, ils profitaient de la conversation qui se transformait en leçon d’histoire inattendue créant un centre d’intérêt partagé.

« Ce goût pour les objets qui nous environnent a aussi été soutenu par la vente au bénéfice d’artistes que nous avons organisés sur Internet avec quelque 500 numéros et qui a permis de recueillir 212.000 € pour les artistes très pénalisés par le confinement qui leur interdisait toute activité. »

Si Philippe Rouillac avait décidé de reporter la vente des objets qui lui avaient été confiés « tout simplement parce que ce n’était pas l’intérêt du vendeur d’une vente avec peu de public », le recours au chômage partiel n’a pas été utile. « Nous avions toujours du travail physiquement ou en télétravail pour préparer la suite dont notre grande vente au château d’Artigny, en Indre-et-Loire, qui est reportée du 6 juin au 4 octobre avec de très beaux objets. »

Quant aux ventes classiques qui reprennent dès le 26 mai avec des livres, le lendemain avec 1.000 BD et le 28 mai avec des autographes, elles seront organisées en respectant strictement les consignes sanitaires : gel, masque, espaces, gants pour toucher les objets. Et l’exposition ne sera accessible que sur rendez-vous, les enchères étant également possibles en live.

Reste que le souvenir le plus marquant de cette période de confinement reste l’histoire de ce Parisien sexagénaire venu se mettre au vert dans le grand Vendômois dans une maison familiale. Et c’est en ayant enfin le temps de ranger les affaires des grands-parents décédés qu’il a découvert entre les draps, deux blocs dorés très lourds qu’il a d’abord vus comme les porte-couteaux dont on lui parlait enfant. Il a pris rendez-vous à l’hôtel des ventes pour faire expertiser les porte-couteaux qui étaient en fait des lingots d’or qui sont cotés en bourse à 51.000 euros.

Pas mal pour fêter le déconfinement !