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Pour l'heure d'hiver

Samedi 02 novembre 2013

Cette semaine Aymeric Rouillac, commissaire-priseur répond aux interrogations de Chantal, de Chabris, concernant une pendule.

Cette semaine Aymeric Rouillac, commissaire-priseur répond aux interrogations de Chantal, de Chabris, concernant une pendule.

La première horloge à pendule naît aux Pays-Bas en 1657. Depuis sa création, d’innombrables modèles ont quitté les ateliers des horlogers. Sa physionomie et les matériaux employés à sa fabrication ont sans cesse été soumis aux évolutions stylistiques et mécaniques. Ici on remarque que cette pendule est très architecturée. Elle se compose d’une base de forme rectangulaire sur laquelle s’appuient quatre colonnes cannelées qui supportent un entablement. La référence à l’entrée d’un temple gréco-romain est évidente et donne son nom à ce modèle : la pendule« portique ». Ce type de pendule apparaît à la fin du XVIIIème et témoigne du goût prononcé pour l’Antiquité à cette époque. Les plus fastueuses se composent de matériaux luxueux : marbres, bronzes dorés, et parfois plaques de porcelaine.

La pendule de notre lecteur associe élégamment deux marbres : un noir pour les colonnes et une brocatelle rosée. Le cadran, de forme ronde, est émaillé blanc et indique les heures en chiffres arabes.Il est orné de guirlandes de fleurs polychromes finement émaillées. Il n’est pas signé mais il se peut que le mécanisme le soit à l’arrière, nous révélant le nom de l’horloger. Ses fines aiguilles en métal doré et ajouré ne sont malheureusement pas en or comme le pense Chantal ! Cette pendule présente une ornementation de bronzes ciselés et dorés : tour du cadran, bases et chapiteaux des colonnes, toupies aux quatre coins de l’entablement, vase fleuri au sommet rappelant le panier garni de fleurs qui forme le balancier. Cet objet de 35 cm de hauteur pour 18 de largeur a donc toutes les caractéristiques d’une belle pendule portique Louis XVI mais… Elle date du début du XXème ! Notre lectrice précise d’ailleurs qu’elle fût offerte à sa grand-mère à l’occasion de son mariage en 1936. Un grand nombre d’exemplaires de ce modèle a été fabriqué depuis Napoléon III jusqu’au milieu du XXème. En effet, l’Impératrice Eugénie, admirative de Marie-Antoinette, s’est entichée du style Louis XVI, le remettant au goût du jour avec un franc et long succès.

Le ralentissement actuel du marché de l’horlogerie de collection rend certaines pendules portiques du XVIIIème accessibles pour environ 2 000 €. Ceci ne favorise évidemment pas la côte des pendules de style… Pour celle-ci comptez 20 fois moins : une centaine d’euros environ en vente publique d’autant qu’elle doit former un ensemble avec une paire de candélabres, constituant une garniture de cheminée.
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