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Halte royale à Vendôme

Mercredi 08 avril 2020

La Nouvelle République, Alain Vildart

Elisabeth II à la gare TGV de Vendôme. <br />
© (Photo archives NR)
Elisabeth II à la gare TGV de Vendôme.
© (Photo archives NR)

À son arrivée en gare de Vendôme, Elisabeth II signa le livre d’or de la ville. Et c’est le commissaire-priseur Philippe Rouillac qui fut chargé de fournir le mobilier de la cérémonie, notamment la chaise Louis XVI sur laquelle prit place la reine. « Depuis ce royal séant, elle nous sert pour accueillir lors des ventes nos clients après leurs acquisitions. Nous ne manquons jamais de signaler. Lorsque nous l’avons dit à Mick Jagger, il a voulu absolument être pris en photo avec. Il aime tout ce qui est français et en plus c’est sa reine ! »

Philippe Rouillac précise encore que le livre d’or avait été disposé sur « un somptueux bureau plat en bois de placage et bronzes dorés Louis XV ». Celui-ci trône aujourd’hui dans le grand salon du château de Bazoches, ancienne demeure de Vauban et aujourd’hui propriété de la famille Sigalas-Vibraye.

Philippe Rouilllac avait également apporté un tapis d’Orient aux milles fleurs. « Des prêts gracieux qui m’ont valu moult remerciements et le titre envié de “ By Appointment Of Her Majesy The Queen ”, c’est-à-dire fournisseur de la Couronne. »

1992 : Elizabeth d'Angleterre est la reine de Blois

Une carte postale spécialement imprimée pour la venue de la reine, ici avec Jack Lang au château de Blois. Vite épuisée ! <br />
© (Photo archives NR)
Une carte postale spécialement imprimée pour la venue de la reine, ici avec Jack Lang au château de Blois. Vite épuisée !
© (Photo archives NR)

Face à la morosité pandémique, remémorons-nous de joyeuses et mémorables visites à Blois, entre artistes, historiens, politiques et même têtes couronnées !


Nous avons revécu dans la NR du samedi 4 avril la visite à Blois et Chambord de la regrettée Lady Di. Une autre visite a jeté dans les rues autant de monde que le carnaval : la venue officielle d’Elizabeth d’Angleterre le 12 juin 1992. D’autant qu’avec Paris et Bordeaux, Blois est la seule petite ville moyenne de son itinéraire.
Le royal parcours loir-et-chérien commence dans le Vendômois (lire ci-dessous), où la reine sort tout ébouriffée du TGV ! C’est une image, bien sûr.

Là, chemise rose pour être mieux accordé à la tenue de la souveraine – rose jelly et gris souris – le maire-ministre de Blois Jack Lang est au comble du ravissement. Pour promener Elizabeth, le président Mitterrand – faveur insigne – lui a prêté sa plus belle voiture d’apparat, la Citroën Maserati décapotable.

La première chose que remarquent les suiveurs, c’est le « professionnalisme » de la reine. Des gens s’étant massés sur son parcours, elle fait ralentir le cortège afin de prendre le temps de les saluer de la main, et qu’eux aient celui de la voir passer !
La Citroën SM fait merveille en louvoyant au pied du château, passant parmi les centaines d’enfants agitant des drapeaux en scandant « Vive la Reine » ! Nous voici maintenant, à pied, sur la place Saint-Louis. Que la reine traverse en souriant, toujours aussi « pro » ! Elle repère dans la foule une voix à l’accent lui rappelant son île ! Interrompant sa course, elle se dirige vers cette voix pour un bref entretien, avant de repartir vers la mairie. Dans la foule, la vieille dame anglaise ainsi distinguée manque de défaillir !

Après la mairie, ce sera une visite fort documentée du château. En route la reine fait toujours montre de son professionnalisme irréprochable : souriante, appliquée à répondre de touts côté aux acclamations, attentive aux explications dispensées par le conservateur du château, habile à chanter les liens entre l’Angleterre et la France.

Jack Lang, auparavant, s’était fendu des plus beaux compliments – « C’est avec émotion que l’ancienne capitale du royaume de France reçoit aujourd’hui votre Majesté » – auxquels elle répond de bonne grâce : « Une visite en France n’est jamais parfaite si elle ne passe pas par la Loire. Les attentions chaleureuses de ses habitants et la beauté de ses paysages resteront longtemps gravées dans mon cœur ». Et comme on ne manque pas de souligner que, de 1135 à à 1154, Étienne de Blois a régné sur l’Angleterre sous le nom de Charles Ier, elle fait montre de tout son humour, en français bien sûr : « On a dit de son règne qu’il avait duré dix-neuf hivers interminables. Heureusement, les Français qui sont venus nous voir depuis n’ont pas eu un effet aussi calamiteux sur le climat »
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