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Buffet campagnard dit enfilade rustique

Samedi 07 novembre 2009

Toujours de belle prestance, l’enfilade entre dans la catégorie des buffets bas, à hauteur d’appui, et présente la particularité de comporter plus de deux portes que l’on appelle vantaux. Elle prend différents noms selon les régions : « Dresse » en Artois, « traite » ou « banc de ménage » en Picardie, « buffet nantais » dans l’ouest…

Toujours de belle prestance, l’enfilade entre dans la catégorie des buffets bas, à hauteur d’appui, et présente la particularité de comporter plus de deux portes que l’on appelle vantaux. Elle prend différents noms selon les régions : « Dresse » en Artois, « traite » ou « banc de ménage » en Picardie, « buffet nantais » dans l’ouest…

Notre enfilade, vous l’aurez compris, est un meuble« régional » dont la production s’est faite aux quatre coins de France, en bois « massif ». Elle est ici réalisée en chêne et présente trois vantaux sobrement moulurés, surmontés de trois tiroirs. Notre modèle, du XIXème siècle, est ici très simple. Sa face est sculptée de fines cannelures-réminiscences du style Louis XVI - sur les « dormants », parties verticales fixes faisant partie même de la structure du meuble. Sa traverse inférieure est chantournée. Ses gonds et entrées de serrure sont en laiton. Ce type de meuble trouvait sa place dans la cuisine pour y ranger la vaisselle et,parfois, entrait dans la maison en même temps que l’armoire, le coffre… et composait le trousseau des jeunes mariés ! C’est particulièrement le cas des fameuses « traites picardes »,qui faisaient parties de la dote, souvent en merisier, dont la fabrication s’est beaucoup développée dans la seconde moitié du XIXème siècle. Elles se sont adaptées à l’habitat où les pièces des maisons sont allongées et basses de plafond et peuvent avoir jusqu’à … huit vantaux ! Elles s’ornent pour l’occasion de fleurs sculptées et parfois d’un cœur sur la porte centrale… Les traites fabriquées à Vignacourt, petit village des environs d’Amiens, ayant donné son nom au fleuron de l’ébénisterie picarde, sont les plus recherchées. Ces longs meubles, réalisés sur commande, à la dimension du mur à couvrir, sont devenus rares ; à la suite d’un héritage, on n’hésite pas à les couper en deux pour contenter tout le monde… !

Pour toute expertise d’un meuble ancien, il convient donc de s’assurer qu’il n’a pas subi de transformations.Parfois, les enfilades sont des « remontages » peu académiques :on réutilise des éléments de meuble anciens ou on complète un meuble ayant une autre fonction. C’est l’examen des assemblages et de leur cohérence qui permet d’en dire plus : tenons et mortaises avec chevillage pour la structure, éventuellement « queues d’aronde » pour les tiroirs… Par ailleurs, des restaurations ont pu être apportées, compte tenu du fait que ces meubles reposaient parfois sur terre battue : enture des pieds, changement des traverses inférieures…

Question prix, sachez que plus les enfilades sont longues et plus elles sont chères ! Trois vantaux, c’est bien, mais quatre, cinq, voire six, c’est mieux ! Pour notre enfilade en chêne, comptez aux enchères entre 500 et 800 €, soit un peu plus de 200 € par porte… Retenez aussi que « L’essence » ou le bois utilisée peut aussi influer sur la valeur, en particulier s’il s’agit d’acajou, très recherché aux environs de 1.000€ par porte : c’est le mobilier dit de port du XVIIIème siècle ! Et d’avantage encore si l’enfilade est en laque… à l’instar de celle présentée lors de la dernière vente au château de Cheverny, d’un style né à Paris à l’époque de Louis XVI, dont le prix record a atteint 150 000 € au marteau ! Soit 50.000 € par porte… alors fermez la bien !
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