FR
EN

Lafayette passe à l'offensive

Vendredi 01 juin 2007

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Cheverny dimanche 10 et lundi 11 juin

John Opie (1761-1807), Portrait du marquis de La Fayette, toile d’origine ovale, 63 x 54 cm. Estimation : 30 000/40 000 €.
John Opie (1761-1807), Portrait du marquis de La Fayette, toile d’origine ovale, 63 x 54 cm. Estimation : 30 000/40 000 €.

Les amateurs ne rateront pas ce rendez-vous incontournable du mois de juin, la vente au château de Cheverny, dirigée par Me Philippe Rouillac. Les vedettes de ce week-end seront les œuvres de Simon Vouet, de Rosalba Carriera, de John Opie, d’Alexandre Iacovleff ou de Marie Vassilieff, toutes de belles provenances. L’artiste Rosalba Carriera, l’une des plus grandes pastellistes du XVIIIe, sera représentée par un Portrait de Watteau dit portrait à la chaise (40 000/60 000 €). Venue en France à l’invitation du collectionneur et financier Pierre Crozat, cette artiste vénitienne rencontre Antoine Watteau grâce à ce protecteur. Dans son journal, elle précise avoir commencé le 11 février 1721 un portrait de son homologue français, à la demande de Crozat. Elle quitte la France le 15 mars suivant, laissant derrière elle ce pastel, qui réapparaîtra en 1770, lors de la vente de La Live de Jully. Il est alors acheté par le marchand Rémy. On perd sa trace jusqu’en 1950, date à laquelle le spécialiste Jacques Wilhelm le redécouvre dans une collec- tion particulière et lui consacre un article.

Autre portrait, cette fois totalement inédit, celui du marquis de La fayette par John Opie (voir photo). Bien que l’admiration et l’amitié des deux hommes soient connues, ce portrait est une découverte. Autodidacte, le peintre anglais devient vers 1780 un portraitiste à succès, notamment grâce aux relations du docteur Wolcott. C’est certainement quelques années après, lors d’un voyage, qu’il rencontre La Fayette, véritable héros pour les milieux anglo-saxons et protestants. Celui-ci est représenté ici en uniforme de simple officier avec une épaulette à frange et une sans frange, porté seulement jusqu’en 1789, un costume identique à celui porté dans son portrait par Boilly, de 1788, conservé à Versailles.

De la vente du dimanche, signalons encore de nombreux tableaux anciens, comme le Portrait de femme en source, duchesse de Lerri (?) par François de Troy (8 000/10 000 €), ou encore une paire de toiles de Raffaelo Rinaldi représentant un Paysage de ruines romaines et L’Hercule Farnèse dans un paysage de ruines romaines (15 000/20 000 €). Autre point fort de cette édition, les six volumes de l’Histoire naturelle des oiseaux de Buffon compre- nant 1 002 des 1 008 planches peintes par François Nicolas Martinet (10 000/15 000 €).

Avant de passer aux tableaux modernes proposés le lundi, signalons quelques objets d’art et meubles : L’Éternelle idole, un bronze d’Auguste Rodin (20 000/25 000 €), un étonnant fauteuil et son repose-pied de style troubadour du XIXe (8 000/10 000 €), mais aussi une tapisserie de Bruxelles du XVIIe illustrant Le Triomphe de la foi catholique (20 000/25 000 €). Hormis Iacovleff et Vassilieff, qui occuperont une grande partie du programme du lundi, signalons une lithographie au pinceau et au crachis d’Henri de Toulouse-Lautrec à l’effigie de l’Eldorado. Aristide Bruant dans son cabaret (20 000/30 000 €).

Enfin, les 57 œuvres d’Alexandre Iacovleff permettront de découvrir l’art de cet artiste aventurier. Ses sanguines seront mises à prix à 1 000 €, tandis que l’estimation de sa superbe toile figurant la Sorcière Tho de Cao Bang démarrera à 10 000 €. Enfin, de Marie Vassilieff, signalons 31 œuvres dont des icônes, des dessins, des portraits, mais aussi quelques-unes de ses fameuses poupées et figurines d’inspiration cubiste et africaine qu’elle aimait tant, réalisées en fil de fer, en tissu ou en bois.
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :