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Chevaux de bois aux parfums d'Orient

Samedi 20 juillet 2013

Cette semaine, Jean-Luc de Salbris soumet à Me Philippe Rouillac, commissaire-priseur, têtes de chevaux sculptées au parfum d’Orient.

Cette semaine, Jean-Luc de Salbris soumet à Me Philippe Rouillac, commissaire-priseur, têtes de chevaux sculptées au parfum d’Orient.

Le cheval, la plus noble conquête de l’homme, est l’animal le plus représenté dans l’art depuis la préhistoire. Des peintures rupestres de Lascaux au Cavalier tombé de Louis Leygue trônant devant l’Hôtel de ville de Vendôme, l’animal fascine les artistes. Nombre d’esthètes le considèrent parfait dans ses proportions, majestueux dans ses allures. De toutes les montures portraiturées, le cheval arabe est sans doute le plus représenté. Fin, agile et rapide, il incarne le cheval de rêve et s’impose au XIXème siècle auprès des plus grands. Napoléon Ier importe des centaines de chevaux arabes en France. Ils viennent des pays musulmans par l’Espagne ou de l’Empire ottoman par les Balkans. Croisés aux races locales,ils apportent sang et légèreté à la cavalerie, le célèbre Pur-sang est né. Les peintres du XIXème siècle, en particulier les orientalistes, en font un sujet de prédilection. En France, Théodore Géricault se départit du portrait équestre au profit du portrait de cheval, l’animal se suffit à lui-même. Les chevaux sculptés de notre lecteur nous viennent eux aussi d’Orient. L’encolure dressée et l’œil attentif, ils semblent parader devant vous avec leurs harnais rutilants. Leur forme est sommaire. La tête est assez carrée et le chanfrein marqué par des arrêtes vives. Travaillés dans une âme de bois, ils reçoivent des ornements dignes des montures des rois : un large harnachement de laiton, des incrustations trilobées d’os ou d’ivoire ainsi qu’une couleur feu en guise de robe. Leur allure stylisée ainsi que la patine brune qui les recouvre nous mène sur la piste d’un travail ancien…mais attention aux faux semblants ! Des copies modernes de ce type d’objets envahissent souks et autres bazars pour touristes au Maghreb. Souvent vendus pour de l’ancien, ces souvenirs de l’Orient lointain n’ont qu’une valeur décoratives. Allant par paire, tels des chevaux d’attelage, ces fringantes cavales peuvent également se rendre utiles et faire office de serre-livres.

Nous ne connaissons pas les dimensions exactes de ces jolis chevaux de bois qui semblent toutefois avoisiner les 25cm. La nature des matériaux utilisés a bien sûr son importance dans leur évaluation. L’ivoire est une valeur ajoutée par rapport à l’os. Sous réserve d’une expertise physique, vous pourrez acquérir ce type d’objet pour environ 30 €. Consolez-vous, comme le disent nos voisins espagnols, « Cheval vaut plus que richesse » !
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