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Un vase éclatant !

Samedi 06 juillet 2013

Michèle, requiert cette semaine les lumières de Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur, au sujet d’ « un vase sculpté dans un bloc de cristal » dont elle souhaite connaître la valeur.

Michèle, requiert cette semaine les lumières de Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur, au sujet d’ « un vase sculpté dans un bloc de cristal » dont elle souhaite connaître la valeur.

Le cristal naît en Angleterre au XVIIème siècle par l’ajout de plomb dans du verre. Cette nouvelle matière se distingue du verre par un éclat et une sonorité incomparables. À la fin du XVIIIème, c’est la France qui donne au cristal ses lettres les plus nobles. A partir des années 1780, les cristalleries royales de Saint-Louis ou encore de Baccarat vont bénéficier d’une renommée considérable de par l’excellence de leur production. Elles font face au fameux cristal de Bohême qui s’exporte dans toute l’Europe. Notre lectrice nous parle d’un « bloc de cristal » sculpté. Attention, il ne faut pas confondre le cristal dont il est ici sujet avec le cristal de roche qui est une pierre dure transparente. Les pièces de forme taillées dans un bloc de cristal de roche sont rarissimes ! Louis XIV en était très friand et de tels objets provenant de sa collection sont aujourd’hui visibles dans la Galerie d’Apollon au Musée du Louvre.

D’une hauteur de 23 cm, ce vase et son socle, datant probablement de la seconde moitié du XIXème siècle, sont soufflés et modelés à chaud lorsque le cristal est encore en fusion. Une fois froids, ils sont entièrement taillés à la main, et richement ! Cannelures, pans coupés mais aussi pointes de diamant ornent cette pièce de belle qualité, mise en valeur par cette base cylindrique. En observant attentivement cet objet, il semble que quelque chose cloche… Il est disproportionné ! Le socle est important comparé à la hauteur du vase. On s’attend le voir agrémenté d’un haut col évasé, à l’image d’un vase Médicis. Mais ici il est tronqué, comme coupé net ! Il est vraisemblable que, cassé, son propriétaire ai préféré faire couper le col puis meuler les rebords plutôt que de dire adieu à la pièce dans son ensemble. Acte assez courant mais qui déprécie considérablement la valeur d’une pièce en cristal…

En vente publique, il serait difficile d’en obtenir plus de 20 €. Mais ! Il faudrait l’avoir entre les mains ou connaître l’histoire familiale de cet objet pour donner un avis ferme. Car en effet, parmi la multitude d’objets domestiques crée au cours des siècles, une pièce rare pourrait se rapprocher de la nôtre : le porte-ananas ! Alors rare et cher, rien n’étais trop beau pour mettre en valeur ce fruit exotique. A vos loupes !
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