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Il était une bergère...une bouvière

Samedi 01 juin 2013

Cette semaine, c’est un tableau qui retient notre attention. Il représente un paysage et porte une signature ainsi qu’une date partiellement effacées. Notre lecteur souhaite en savoir un peu plus sur cet héritage familial. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, se penche sur la question.

Cette semaine, c’est un tableau qui retient notre attention. Il représente un paysage et porte une signature ainsi qu’une date partiellement effacées. Notre lecteur souhaite en savoir un peu plus sur cet héritage familial. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, se penche sur la question.

Loin de la dramaturgie illustrée dans les grands tableaux académiques, loin des batailles et des épopées mythologiques, cette œuvre nous dévoile la beauté quotidienne. Une femme, assise, surveille son troupeau. Les bêtes s’abreuvent dans un paisible cour d’eau, à l’ombre d’un grand saule. Au second plan, une maisonnette à la cheminée fumante trône sur un promontoire rocheux. Au loin, une succession de collines se fond dans la brume. Le peintre a choisi de traiter le paysage pour lui-même. La bouvière, représentée de dos est une figure secondaire. La nature est charmante et printanière. Elle n’est pas idéalisée pour autant ou fantasmée à la manière de Poussin ou du Lorrain. Longtemps reléguée dans la catégorie « petit genre », en opposition au « grand genre » historique, la peinture de paysage revient sur le devant de la scène au milieu du XIXème siècle. Précurseurs de l’impressionnisme, les artistes du mouvement appelé « École de Barbizon » se détachent de l’enseignement artistique académique et s’adonnent à la peinture de plein air, sur le motif, autour du village de Barbizon près de la forêt de Fontainebleau. Ils préfèrent une réflexion sensible au sein d’une nature vierge plutôt qu’une peinture purement intellectuelle. Cette manière est un jalon important vers l’impressionnisme, surtout en termes de pratique picturale. L’œuvre de notre lecteur a pour support un panneau de bois. Plus robuste que la toile, ce medium est très fréquemment employé par les peintres de plein air.Le tableau porte une signature en bas à droite : « C.C NOZERINE » pour Claude NOZERINE (1804 – 1878). L’artiste dit, « petit maître », est peu connu et seul un nombre restreint de ses œuvres nous sont parvenues. Il s’agit également de paysages traités dans un style naturaliste. Notre peintre a terminé sa vie dans les Vosges, au sein de cette nature sauvage qu’il affectionne. L’œuvre est datée « 1847 »…date et style concordent !

Le propriétaire ne nous transmet pas les dimensions, critère qui a son importance. Cependant, le problème majeur de ce tableau est son état. Notez les manques de peinture, notamment dans la partie gauche de l’œuvre. Il mériterait donc d’être restauré. En vente aux enchères, comptez environ 100 à 200 euros pour ce charmant sujet…un peu défraîchi et passé de mode. Un petit investissement…pour un retour à la nature ressourçant !
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