Dans la bourse de nos ancêtres gaulois

La Gazette Drouot, Philippe Dufour

Était dispersée en Touraine la collection d’un consul de France honoraire, passionné pour les premières monnaies échangées dans l’Hexagone.

Ce riche ensemble témoigne de l’imagination déployée en ce domaine par les différents peuples celtes ayant occupé le territoire de la Gaule. Y apparaissent des portraits stylisés, inspirés par les profils ornant les pièces hellénistiques de Philippe II et de son fils Alexandre le Grand ; mais également de divinités indigènes, des animaux emblématiques, voire sacrés, tels le cheval et le sanglier... Sur ce statère d’or de flan large (7,54 g), «très beau», frappé entre les IIe et Ier siècles avant notre ère par les Ambiani – soit la tribu peuplant l’actuelle région d’Amiens – est sculpté un buste drapé et à la chevelure flamboyante, tandis qu’au revers se déploie un cheval conduit à gauche par un aurige. La monnaie «agréable» a été empochée pour 6 600 €. Plus au sud, autour de l’actuelle capitale, prospéraient les Parisii, auteurs d’un rare statère d’or de la classe II vers 100-50 av. J.-C. (TB, 7,04 g, voir Gazette n° 5, page 80). À l’avers, se lit une tête à droite, les cheveux disposés en grosses mèches recourbées, et sur l’autre face, un cheval bondissant à gauche avec, au-dessus, une résille étoilée. Elle valait ici 6 120 €. Les Aulerques Éburovices, habitants de la région d’Évreux, livraient pour 5 280 € un hémistatère d’or à la jou tatouée (3,41 g), un très bel exemplaire du IIe-Ier siècle av. J.-C. Il s’orne d’une tête à gauche, la chevelure composée de gui et de lignes perlées, le revers montrant un cheval conduit par un aurige et, dessous, un loup. Des environs de Vannes, territoire des Vénètes, provient enfin un statère d’or (7,82 g), «très beau» et récompensé de 4 800 € ; s’y affiche la tête du dieu Ogmius à droite, surmontée d’un sanglier, alors qu’un cheval androcéphale est conduit à droite par un aurige.
TOURS, LUNDI 10 FÉVRIER. ROUILLAC OVV. MME BERTHELOT-VINCHON.