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Les camées, des trésors de miniature

Dimanche 09 février 2020

par une collectionneuse rochelaise

Le camée

Si les premiers camées connus remontent à la plus haute Antiquité, les Grecs, puis les Romains, ont atteint dès le Ier siècle après J.-C. un haut niveau de raffinement dans cette technique. Agate, onyx, calcédoine, cornaline sont les pierres les plus utilisées mais améthyste, émeraude, grenat peuvent également être gravées.

Considérés comme des joyaux précieux, les camées restent l'apanage des personnages importants : les portraits d'empereurs, de généraux, de notables, les scènes guerrières et la mythologie en sont les thèmes privilégiés.
Technique délaissée au Moyen Age, la glyptique (l’art de tailler les pierres en relief ou en creux) renaît d’abord au XVe siècle en Italie, où nombre de graveurs renommés copient les œuvres antiques. Leur maîtrise est telle qu’il est quasi impossible de distinguer camées antiques et contemporains.

Dès la Renaissance, sous l’influence des Médicis, en France mais aussi dans de nombreuses cours européennes, de magnifiques collections sont constituées. Les camées ont les faveurs des rois et de l’aristocratie.

Après le décès d’Henri IV, collectionneur de camées, ce type de bijoux connaît au XVIIe un relatif abandon avant de renaître au XVIIIe sous l’influence de Mme de Pompadour. Les fouilles et les découvertes archéologiques des ruines de Pompéi en 1748 suscitent un regain d’intérêt pour l’Antiquité et influencent la joaillerie. La ville de Torre Del Greco, au pied du Vésuve, peut être alors considérée comme « la capitale du camée ».

C'est à partir du rattachement de Naples à l'empire napoléonien que se développe véritablement le travail du camée qui voit son apogée au XIXe et perdure jusque dans les années 1920.

Au XIXe, le camée coquille fait une entrée en force : moins onéreux que les camées sur pierres dures, il séduit une clientèle plus modeste mais plus large. Le camée « descend dans la rue » : "Il n'est pas alors d'élégante qui ne porte camée à sa ceinture, son collier, son bracelet, son diadème etc." (Journal des Modes 1805)

Ma collection

Une collection qui s’ébauche c'est d'abord un coup de cœur pour un objet, un seul objet !

Est-ce la pierre veinée devenue bijou ? Est-ce la finesse du travail de l’artiste ? Est-ce la perfection du visage reproduit ? Je ne saurais le dire mais je n’ai pas pu résister aux feux des enchères. Les autres ont suivi…

Les profils masculins sont rares en matière de camée ; on les trouve le plus souvent en héros grecs ou romains (Zeus et Apollon au firmament, comme il se doit), et je me suis attachée à rechercher des profils d’hommes du quotidien même si certains sont célèbres. Le plus ancien de mes camées est probablement celui qui représente Sigismond III, roi de Pologne et roi de Suède, sculpté sur ivoire.

Qu’ils soient sur pierre dure, coquille, ivoire ou pierre de lave, richement encadrés ou non, les profils féminins collectionnés témoignent d’une grande beauté, idéalisée pour l’éternité.

Une petite mention pour les camées pierre de lave typique du sud de l’Italie : ils sont d’une extrême finesse et parfois annotés (de quoi leur écrire une histoire ?).

Ces camées m’ont accompagné depuis une vingtaine d’années, les collectionner m’a apporté de petits bonheurs… c’est ce que je vous souhaite à votre tour.

Une collectionneuse rochelaise
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