FR
EN

Émouvant souvenir de la Grande Guerre : des héros, aux soignants !

Samedi 09 novembre 2019 à 07h

Cette semaine, Philippe Rouillac, commissaire-priseur, répond à Daniel qui souhaite connaître le prix d’un registre d’hôpital datant de la guerre 1914-1918.



L’ouvrage de notre lecteur de la semaine est bien à propos, alors que nous nous apprêtons à commémorer lundi l’armistice de la guerre de 1914-1918. Cette guerre est l’une des plus meurtrières que notre histoire ait connue avec plus de 20 millions de morts et 21 millions de blessés dont près de la moitié de soldats, et la moitié de civils. Le registre de Daniel référence l’ensemble des entrées et sorties des blessés et malades de l’hôpital bénévole n°10 (British Voluntary Hospital), plus connu sous le nom de « Lady Murray’sHospital ». Installé alors dans le Golf-Hôtel du Tréport reconverti pour l’occasion. Situé en Seine Maritine, à 25 km de Dieppe. Il est un important centre hospitalier franco-anglais à l’arrière du front de la Somme avec plus de 10 000 lits répartis dans le casino et de nombreux hôtels de la ville balnéaire. La Royal Army Medical Corps ou bien encore les services sanitaires canadiens y installent dès l’automne 1914 leurs hôpitaux conjointement avec ceux de l’armée française. La proximité du front de la Somme, le port et la gare ont donné au Tréport tous les atouts pour accueillir des hôpitaux militaires. Les hôpitaux britanniques étaient généralement situés près de la côte et d’une ligne de chemin pour réceptionner les blessés, ou près d'un port pour évacuer les hommes demandant un traitement plus long en Grande-Bretagne.

Sur chaque page du registre est notée le nom, prénom, grade et corps d’armée ainsi que date de départ et d’arrivée. On peut lire sur certaines pages des textes manuscrits écrits par les blessés eux-mêmes en remerciement des bons soins reçus, notamment par Lady Helen Stewart-Murray (1867-1937), membre de la Croix-Rouge britannique. Cette fille héroïque du 7ème duc d’Atholl à un parcours remarquable, elle gère l’hôpital jusqu’à l’armistice en 1918. En 1919, elle est décorée de la croix de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, en reconnaissance de son dévouement durant les quatre années de guerre auprès de plus de 2 300 blessés reçus et soignés par elle et son équipe.

Le Golf hôtel sera dynamité par les nazis le 1er juin 1944 ainsi que le prestigieux hôtel Trianon, dont les briques serviront à construire un énorme blockhaus, réseaux de galeries situé à l'intérieur de la falaise et une partie du mur de l'Atlantique. Le Tréport a souffert d'autres dégâts, tel le Casino, la place de la Batterie, et l'ancien front de mer qui fut fini d'être démoli après la guerre. Un hôtel fut reconstruit à la place de l'ancien Golf hôtel par les descendants des propriétaires. La Ville du Tréport se verra remettre la Croix de Guerre pour honorer le courage et la combativité de ses habitants.
Ce registre à une importante valeur historique et de mémoire pour les nombreux soldats qui se sont succédés pour libérer notre pays. Cependant, sa valeur aux enchères est limitée, à partir de 100 € ? Peut-être pourrait-il intéresser Jean-Luc Dron passionné d’histoire et de généalogie qui a édité un ouvrage retraçant l’histoire des hôpitaux alliés du Tréport de 1914 à 1919. Contactez-le. En ce jour respect : honneur aux poilus et reconnaissance aux soignants !
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :