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Le thé des demoiselles, pour enfants sages

Samedi 26 octobre 2019 à 07h

Cette semaine Anne de La Chaussée – Saint – Victor interroge Philippe Rouillac commissaire –priseur au sujet de son service à thé de dinette en porcelaine.



La poupée, si chère aux petites filles a toujours été entourée d’accessoires permettant à l’imaginaire enfantin de la mettre en situation. Dès l’Antiquité, les enfants reçoivent des jouets qui reproduisent la vie réelle, c’est pourquoi, les archéologues ont retrouvé des chambres miniatures ainsi que de la vaisselle réservée au jeu de la poupée. A partir XVIe en Europe et particulièrement en Allemagne, on construit les premières maisons de poupées. Ces maisons sont réalisées sous la forme de vitrines miniatures représentant des intérieurs idéalisés remplis d’objets de collection réservés alors aux adultes. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le mobilier de ces maisons était artisanal, parfois fabriqué par un ébéniste de renom. Cependant, le mobilier de poupée n’est pas à confondre avec les meubles dit de maitrise. Ces meubles miniatures sont réalisés par des élèves afin être reçu compagnon. Ils sont volontairement de petites dimensions afin d’apprécier la dextérité et leur savoir – faire nécessaire pour devenir compagnon. Le musée du mobilier miniature au château de Vendeuvre en Normandie, rassemble la plus importante collection de mobilier miniatures mais aussi des objets de poupée dont des pièces de dinette. Pour une petite fille, jouer à la poupée consistait à choisir la robe la plus adéquate pour l’activité qu’elle voulait lui faire faire. Car la poupée devait avoir les mêmes activités que les grandes personnes. Ainsi les petites filles aimaient leur faire prendre le thé chaque jour en utilisant de belles dînettes, répliques miniatures exactes de grands services de porcelaine.

Le service à thé de dinette d’Anne, de très petites dimensions, 10 cm de longueur pour le plateau et environ 4 cm de hauteur pour la théière. Il est en porcelaine, il se compose d’une théière, d’un sucrier, d’un pot à lait, de deux tasses et leur sous-tasse ainsi qu’un plateau de présentation. Il reçoit un beau décor à l’or et de roses réalisé grâce au procédé de décalcomanie. Ce dernier permet la transposition d'une image sur un support appliquée sur la surface choisie puis « décalquée » sur le support. Cette technique mise au point au XIXe permet d’imiter les décors peints à la main et de minimiser les coûts de production. Au revers des pièces une marque figurant un blason couronnée du duc Henneberg, et l’inscription au-dessus « Ilmeneau », petite ville du duché de la famille d’Henneberg en Allemagne fondatrice de la manufacture. Cette citée appréciée de Goethe est située dans la province de Thuringe au centre de l’Allemagne. L’autre marque, le chiffre 34 indique le modèle du service. Cette manufacture du XIXe réalise surtout des services de tables classiques, les pièces pour dinettes son plus rare. On retrouve des modèles comparables datés de 1920. Ainsi on peut compter 50 € pour cet élégant modèle en s’assurant que celui-ci soit en parfait état sans éclats, ou restaurations. On retrouve aussi en France des manufactures qui vont avoir une partie de leur production réservée à la fabrication de dinettes comme à Quimper ou Sarreguemines, dont le premier service miniature en faïence date des années 1830-1840.

Chère Anne profitez des journées gastronomiques de Sologne ce week-end pour accompagner votre thé de quelques mignardises et retomber en enfance avec ce « the-time » version miniature.
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