Arche de Noé !
Jeudi 16 mai 2019 à 14h
Préface du catalogue de la 31e vente Garden Party,
par Philippe et Aymeric Rouillac
En Europe, l’animal est la plus belle conquête humaine, comme le rappellent les chevaux de Malissard (n°196), ou bien un fidèle compagnon, à l’instar du chien de Le Sidaner (n°84), dont le regard est bien différent de celui des éléphants de cirque par Knight, dans l’Angleterre des années 1920 (n°100).
À Jérusalem, Salomon rendait justice sur un trône soutenu par des lions ; deux lions porteurs de colonnes illustrent la justice « léonine » des prélats en Italie au XIIe siècle (n°111).
Aux Amériques, les oiseaux sont sacrés, comme en témoignent deux rares tableaux en plumes de colibri de la Nouvelle Espagne (n°129, 130).
En Chine, le phénix de jade sur un brûle-parfum prédit la naissance d’un philosophe (n°64). De même, l’éléphant blanc, datant du règne de Qianlong, contemporain de Louis XV, annonce la venue de Bouddha (n°63), …
Lion puissant et souverain pour Le Bourgeois (n°96), cheval impétueux du portait équestre de Princeteau (n°156), bovins enlacés pour Bonheur (n°199), les comportements des animaux nous interpellent sur ceux des Hommes.
Ainsi, en France, en 1905, un fabuleux couple de panthères a été portraituré par Bugatti (n°94) dans le bronze, témoignant du trouble de notre regard : entre désir de domination et rêve d’un retour aux origines de la vie sur Terre.
Aujourd’hui, la communauté scientifique alerte sur la sixième extinction massive des espèces et de la vie animale sur terre, la dernière ayant eu lieu il y a 65 millions d’années avec la disparition des dinosaures.
Les œuvres réunies ici rappellent combien la vie est fragile et qu’elle doit être protégée. En ce cinquième centenaire de la Renaissance, comme Rabelais dans son Pantagruel (n°112), prenons la mesure de nos responsabilités et souvenons-nous que : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Aymeric et Philippe Rouillac