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Allégories de richesse et de bonheur

Vendredi 10 mai 2019

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Chine, dynastie Qing,époque Kangxi (1662-1722). Trois statuettes Ho-ho en porcelaine à décor en émaux polychromes de la famille verte, h. 25,7, 27 et 27,5 cm.
Estimation : 3 000/4 000 €
Trois statuettes enfantines conçues sous la dynastie Qing, au temps de Kangxi, affichent leur bonne humeur. Sous l’empereur Kangxi, on reprend les thèmes des précédentes dynasties, déclinés tant en porcelaine qu’en peinture. L’un des favoris est celui de l’enfant, représenté le plus souvent dans des activités ludiques, pratiquant un instrument de musique, jardinant, jouant et courant. Dans la société chinoise, il joue un rôle essentiel ; choyé dans sa jeunesse, il est tenu d’assurer la subsistance et le confort de ses parents dans leur vieillesse. Le thème des cent enfants se développe sous les dynasties Ming et Qing. Le type des figures des enfants Ho-ho connaît un succès populaire qui ne se démentira pas, même de nos jours. Les caractères signifient «concorde» et «union». Les personnages deviennent ainsi des allégories de la bonne humeur et de l’harmonie. Ils sont toujours représentés souriants, parfois hilares, une petite mèche noire pour toute chevelure. Ici, trois bambins sont figurés debout sur une base carrée, revêtus d’une sorte de barboteuse ornée, pour l’un, d’un nœud bouddhique, pour un autre d’une grue, et pour le troisième de motifs de nids d’abeilles. Ils tiennent dans leurs bras un vase contenant un lotus à divers stades d’éclosion. Ces ornements les rapprochent d’une représentation très populaire, celle du bouddha rieur, figuré sous la forme d’un moine joufflu et pansu. Cet avatar, très aimé à travers toute l’Asie, apporterait dans les foyers prospérité et bonheur ; selon la tradition, ce bouddha peut absorber misères et malheurs pour les transformer en félicités de toutes sortes. Les enfants Ho-ho, également symboles de richesse, sont des allégories, comme l’indiquent le lotus, fleur sacrée, qui surgit du vase, et le nœud bouddhique. Ils font partie des huit offrandes qui, selon la tradition, auraient été offertes par les devas à la naissance de Bouddha pour célébrer sa royauté. La grue est considérée comme le patriarche de tous les animaux ailés et sert de monture aux immortels. Elle augure de la longévité tandis que l’abeille figure le travail et la patience. Offrir une telle statuette était donc un geste destiné à faire profiter son destinataire des bienfaits qu’elle représente.

LUNDI 13 MAI, VENDÔME. ROUILLAC OVV.
CABINET PORTIER & ASSOCIÉS.
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