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Loiret : le trésor de Tavers finalement vendu à un musée, sans passer par les enchères

Samedi 04 mai 2019

France Bleue, Cyrille Ardaud

Une centaine de personne était venue assister à la vente aux enchères. © Radio France - Cyrille Ardaud

Ce samedi, le trésor gaulois de Tavers devait être vendu aux enchères. Un lot exceptionnel composé de 65 pièces en métal : colliers, bracelets, ou encore armes miniatures. Après sept ans de rebondissements et une polémique, ces objets vont être vendus à un musée, sans passer par la case enchères.

C'est la fin d'un feuilleton aux très multiples rebondissements. Ce samedi après-midi, au château de Meung-sur-Loire dans le Loiret, le trésor gaulois de Tavers, composé de soixante-cinq pièces en métal devait être vendu aux enchères. Plus d'une centaine de personnes avaient fait le déplacement pour l'occasion. Le trésor a finalement été vendu directement à un musée de la région parisienne.

Des objets vieux de 2 600 ans

Ces objets : des colliers, des bracelets, des armes miniatures ont été enfouis par les Gaulois il y a 2 600 ans. C'est en 2012 qu'ils ont été trouvé par des amateurs d'archéologie dans un champs de Tavers, près de Beaugency. les agriculteurs assurent qu'ils ne savaient pas que de telles fouilles sont interdites. Ils affirment avoir tout fait pour remettre les pièces gauloises à l'Etat mais que la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) les aurait baladés pendant plusieurs années, qu'aucun musée ou institution de la région Centre Val-de-Loire ne les a écoutés. Et c'est pour cette raison qu'ils ont décidé de vendre aux enchères cette collection.

Une polémique autour de cette collection

Sauf que cette vente n'a pas plu à tout le monde, et surtout pas au monde des archéologues qui ont dénoncé le pillage d'un site répertorié depuis les années 1980. Une plainte contre X a été déposée par l'association "Halte au Pillage du Patrimoine Archéologique et Historique" pour destruction d'un site archéologique et fouilles sans autorisations. Plainte finalement classée sans suite. Certains sont allés encore plus loin en incitant à venir perturber la vente aux enchères. Aymeric Rouillac, le commissaire priseur avait à son tour porté plainte pour "menaces répétées de trouble à l'ordre public"

Une vente "de gré à gré"

L'après-midi s'est finalement déroulée dans le calme. Il faut dire qu'un important dispositif de sécurité avait été mis en place : des gendarmes étaient à proximité, des agents fouillaient les sacs à l'entrée. Dans la foule, il y avait principalement des curieux, souhaitant voir ces pièces estimées à 50 000 euros. La collection aurait pu partir à un prix bien plus élevé (autour des 200 000 euros) mais c'est finalement pour cette somme là qu'elle sera vendue au musée archéologique de Saint-Germain-en-Laye. Une vente de gré à gré, sans passer par des enchères. La décision a été prise par le couple d'agriculteurs qui se dit "désintéressé par les questions d'argent". Ils ont d'ailleurs prévu de faire don d'une partie de cette somme à la commune de Tavers.
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