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Trésor de Tavers : une association dépose une plainte contre X avant la vente prévue samedi 4 mai

Lundi 29 avril 2019

La République du Centre, Alban Gourgousse

Le trésor gaulois de Tavers, datant du 6e siècle avant Jésus-Christ. © Orléans AGENCE

Une plainte a été déposée avant la vente du trésor de Tavers, qui doit se dérouler le samedi 4 mai prochain à Meung-sur-Loire.

En février 2012, une série de bijoux, très anciens (6e siècle avant Jésus-Christ), est découverte dans le champ d’un agriculteur de Tavers, près de Beaugency. Ce "trésor national", qualifié ainsi par l’État, doit être vendu le 4 mai, aux enchères, au château de Meung-sur-Loire.

Mais, l’association Happah (Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique) a déposé plainte contre X, ce lundi, "pour la destruction du site archéologique de Tavers lors de fouilles sans autorisation et pour l’aliénation d’objets découverts dans le cadre de fouilles illégales".

"En nous basant sur les informations publiées en avril 2019 sur le site journals.openedition.org dans l’article signé par Pierre-Yves Milcent, Christian Cribellier et Arthur Tramon, sur le site du laboratoire Traces de l’université de Toulouse 2 et relayées ce même mois dans plusieurs articles de presse, il apparaît que la découverte et la vente du dépôt archéologique de Tavers pourraient être illégales", expliquent dans un communiqué de presse Jean-David Desforges, archéologue et président de l’association Happah, et Jean-Philippe Morel, avocat au barreau de Dijon.

"Pas dotés de l'autorisation préfectorale"

"En février 2012, deux personnes équipées de matériel de fouille, dont des détecteurs de métaux, se rendent à plusieurs reprises sur une parcelle de la commune de Tavers dans le Loiret, les Pièces de la cave, en vue de prospecter et de fouiller le sol. Ils sont dûment informés du potentiel archéologique du terrain d’autant qu’ils opéreraient avec l’autorisation des propriétaires. Eux-mêmes sont au courant de la présence de vestiges archéologiques sur leurs fonds puisqu’une villa gallo-romaine et une ferme gauloise sont répertoriées depuis 1981 par des prospections aériennes et qu’un musée archéologique est en cours d’élaboration à Tavers, motivé par ces mêmes vestiges. En revanche, Pierre-Yves Milcent, Christian Cribellier et Arthur Tramon stipulent que les deux fouilleurs ne sont pas dotés de l’autorisation préfectorale pour pratiquer la recherche d’objets archéologiques avec leurs détecteurs de métaux, ni celle de fouiller."

De leur côté, Philippe et Aymeric Rouillac, qui organisent cette fameuse vente du 4 mai, ont expliqué dans La Rep' récemment que "l'Etat, comme le ministre, a reconnu la pleine propriété de ce trésor au propriétaire du champ et ne s'oppose pas à sa vente aux enchères".
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