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À l'année nouvelle

Samedi 29 décembre 2012

Mme G. de Villiers retrouve dans un placard un service de verres…quel intérêt ?

Mme G. de Villiers retrouve dans un placard un service de verres…quel intérêt ?

De tout temps l’Homme a fabriqué des récipients pour se nourrir,et spécialement pour boire. Du creux de sa main, il a ensuite évidé la corne des animaux, puis creusé le bois réalisant des coupes-bols, pour ensuite passer à la céramique, faïence plus ou moins épaisse et décorée. La découverte du verre a transformé cet objet domestique, utilitaire pour la consommation des boissons, en pièce décorative voir artistique. Du gobelet on passe à la timbale puis au verre individuel. Du verre découvert par les Phéniciens, au bord de lamer, près d’un feu en recueillant une pâte molle - du sable fondu - mais devenant translucide et se solidifiant en refroidissant, l’Homme ensuite a poussé inventions et créativité. Il observa qu’en mélangeant la silice (sable)avec du plomb le verre devenait plus pur et sonnait : le cristal était né ! Hardiesse et recherches le verre est devenu coupes, verres…le nom de la matière s’assimilant au récipient pour boire. Apanage des puissants il orna les tables les plus somptueuses, ne jurant que des verres de la Sérénissime République de Venise aux riches verres travaillés, avec rehauts d’émaux. Si au XVIème un seul verre pour toute une table, le service n’apparait pas au XVIIIème puisque le verre lui-même ne reste pas sur la table, mais est apporté par un laquais, à la demande.

Les verreries sont d’abord placées sous protection royale aux XVIIème et XVIIIème siècles, comme celles de Saint-Louis et Baccarat. Ensuite elles furent suivies dans toute l’Europe par d’abondantes productions, à bon marché, se démocratisant au XIXème par l’édition en grand nombre de verres. Plus la teneur en plomb est importante plus sonne le verre, plus lourde est la pièce, plus l’éclat brille, et mieux est le décor. Les beaux verres sont en cristal taillé, à jambe, et soufflé à la bouche. Le service nous précise t’on est dit en « cristal d’Arques », c’est-à-dire avec le minimum de plomb requis ! 24%. Cette cristallerie fondée dans le Pas de Calais, en 1968 innove avec une fabrication automatisée. Ce cristal bon marché se prête à une décoration répétitive, telle celle présentée d’entrelacs et de guirlandes fleuries. Le verre est gravé en relief, non taillé comme pour les grandes cristalleries. « Le beau est ainsi accessible à tous » revendique Arques. Autre précision donnée, ce service comprend 3 tailles, le plus grand verre dit à eau, le second pour le vin et la coupe pour le Champagne. Rappelons qu’à partir du XIXème siècle on peut différencier dans un service, par ordre de grandeur décroissante, le verre à eau, à vin, rouge, à madère, à xérès, à porto, à bordeaux, puis à vin blanc,d’Alsace, du Rhin, de Moselle, à liqueur et enfin de dégustation…

Malheureusement le service de Mme G. est fort incomplet : 20 pièces au total - pour une livraison en général par multiples de 12 selon la taille et la fonction du verre…donc il en manque minimum présentement : 16 (3x12 = 36 – 20). La petite étiquette « Saumur » sur la boîte nous indique le modèle du service du nom de cette cité ligérienne de caractère au riche patrimoine monumental. Quant à sa valeur, si certains verres à la pièce peuvent valoir plus de 150 €, présentement ces 20 verres méritent d’être réassortis,complétés chez tout bon marchand d’art de la table, pour moins de 150 € les 16manquants. Mais attention, la valeur totale du service en parfait état de 36 pièces en vente aux enchères ne dépassera pas les 80 €…alors faites-vous plaisir, en ce temps de fêtes autour d’une bonne et belle table, sortons nos verres et trinquez, levons le verre à la nouvelle année, et « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » ! Belle année et bons Beuvrages de Loire bien entendu !
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