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Art de vivre gaulois sur les bords de Loire

Jeudi 25 avril 2019

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Trésor archéologique
découvert à Tavers, Hallstatt
moyen (625 à 510 av. J.-C.),
composé de soixante cinq éléments en alliage
de cuivre, fer et plomb.
Mise à prix : 50 000 €
Un nouveau trésor national proposé par la maison Rouillac… Après le tableau des frères Le Nain vendu l’année dernière, c’est un ensemble classé par l’État que les commissaires-priseurs vont vendre prochainement au château de Meung-sur-Loire. Nous serons non loin de l’endroit de sa découverte – en 2012, à Tavers près de Beaugency, dans le Loiret –, par un voisin passionné d’archéologie dans le champ d’un couple d’agriculteurs. Sur ce site gallo-romain des Pièces de la Cave a été mis au jour ce rare groupe de soixantecinq éléments – cinquante-huit en alliage de cuivre et sept en fer et plomb.

Ceux-là sont essentiellement constitués d’objets de parures féminines, dont cinq torques et six bracelets entiers. On remarque aussi des anneaux de cheville, une épingle à col de cygne, des armes et des outils. Ces pièces remontent à la période du Hallstatt moyen, soit entre 625 et 510 av. J.-C., et ont été placées sur ce site vers 575-510 av. J.-C. Le lieu n’ayant pas de vocation funéraire, la raison de l’enfouissement de cet ensemble, à 30 cm sous terre, intrigue les chercheurs.

D’autres dépôts de ce type existent en France et sont souvent liés à une volonté de thésaurisation. Mais l’hypothèse de la présence d’un atelier de production locale n’est pas écartée. Ces créations constituent en tout état de cause une indication de la richesse et du mode de vie des peuples de Gaule sur les bords de la Loire au VIe siècle av. J.-C., au premier âge de fer, bien avant la conquête romaine. Après une étude de plusieurs années et la rédaction d’un rapport de quelque deux cents pages par Pierre-Yves Milcent, Christian Cribellier et Arthur Tramon, ce précieux ensemble a été classé trésor
national le 6 avril dernier.

Sa présence dans une vente aux enchères pose également la question de l’avenir de ces objets patrimoniaux qui, depuis la loi du 7 juillet 2016, n’appartiennent plus à leur découvreur mais à l’État – ceux-ci, trouvés en 2012, ne sont pas concernés. Depuis ce changement de législation, on a d’ailleurs remarqué une très forte baisse des découvertes, tandis que la disparition des trésors dans les ventes aux enchères semble programmée.
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