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La Faïence de Gien dans tous ses états

Jeudi 18 avril 2019

La Gazette Drouot, Philippe Dufour

Buste de Minerve, vers 1860, céramique émaillée figurant la déesse
sur une colonne décorée à l’éponge, marque olographe de Gien au revers,
monogramme «M. L.», pièce unique. h. 38 cm.
Adjugé : 5 580 €
Ulysse Bertrand (1851-1941), paire de vases cornet aux dieux marins
Neptune et Amphitrite, marque de Gien olographe et signés «U Bertrand»,
pièces uniques, h. 58, diam. 32 cm.
Adjugé : 37 200 €
Sujet du «Zoom régions» de la Gazette n° 12, la dispersion en deux jours d’une impressionnante collection de faïences de Gien, rassemblée par Jean-Marie et Chantal Jacquet-Gaultier, créait l’événement à Saint-Herblain. Le dimanche 7 avril, la paire de vases cornet décorés par Ulysse Bertrand triomphait : un collectionneur étranger les achetait pour 37 200 €, enthousiasmé par leur décor couvrant, célébrant Neptune pour l’un, et son épouse Amphitrite pour l’autre. Du même peintre, on avait ensuite, pour 12 400 €, une pièce unique, une gourde plate en céramique émaillée peinte, d’une face, d’une scène de départ mythologique, et d’autre part, d’une scène de l’expédition polaire de Charcot (vers 1900-1910).

Pour le même prix, changeait de mains la fameuse jardinière «Warwick», du nom de son décor représentant le château britannique ; il était dû au pinceau du décorateur «J. Blu», qui le signait en 1872. D’Armand Désiré Gautier, deux plats étaient vendus 5 456 € : pièces uniques, ils portaient une scène galante lacustre sur l’un, et un pont sur la rivière sur l’autre, réalisés en barbotine impressionniste signé dans le décor.

En cette fin du XIXe siècle, la manufacture proposait aussi des plaques décoratives, véritables tableaux à encadrer ; telle une Élégante à la robe rose et au chapeau à plume des alentours de 1880, due au talent de Jean Clair-Guyot partie à 4 960 €. Le même, admirateur d’Edgar Degas, avait repris les célèbres danseuses du maître parisien sur un vase rouleau en barbotine impressionniste, avec une marque au revers de l’atelier de Dominique Grenet (3 700 €).

On pouvait aussi emporter contre 5 580 € des sculptures, à l’image d’une Porteuse d’eau de 1881, en céramique émaillée, par Bertrand, ou un buste de Minerve (autour de 1860), posé sur une colonne avec marque olographe. Le lundi, c’est une paire de plaques émaillées polychromes peintes à la barbotine, des pièces uniques signées «À Gauthier» et à décor fluvial, qui ressortaient du lot, avec 14 880 €. Signalons enfin l’achat à 2 100 € par la manufacture de Gien d’aujourd’hui, de la paire de vases cornet, aux entrelacs d’émaux dits «Ispahan», exécutés vers 1880.
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