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"Le moine" Granet en action

Vendredi 08 mars 2019

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

François Marius Granet (1755-1849), Moine en prière, toile, 40 x 32,5 cm. Estimation : 4 000/6 000 €
François Marius Granet aimait particulièrement cette ambiance monacale, ces cloîtres à la fois sombres et intimes dans lesquels toute sa sensibilité et sa spiritualité pouvaient s’exprimer. Il était d’ailleurs surnommé «le Moine» par ses amis, en raison de cette habitude de peindre de tels lieux de recueillement et de prière. Granet, qui se considérait lui-même comme un «peintre chrétien», a même vécu, en compagnie de Girodet et d’Ingres, dans le couvent des Capucins à Paris. Bien que désaffecté, l’endroit a beaucoup inspiré l’artiste, alors en pleine formation.

Après une initiation à la peinture par le paysagiste Constantin d’Aix, à l’académie des beaux- arts d’Aix-en-Provence, Granet connaît les heures troubles de la Révolution et du siège de Toulon, puis monte à Paris en 1796 avec son ami Auguste de Forbin, qui lui ouvre les portes de l’atelier du maître néoclassique Jacques Louis David. Afin de parfaire son apprentissage, le voyage à Rome s’imposera naturellement. Il partira pour l’Italie en 1802 et y demeurera plus de vingt ans, au cours desquels il dessinera tous les monuments célèbres de la Ville éternelle, mais aussi la campagne, dans des œuvres alliant précision technique et atmosphère romantique.

Si son talent pour l’étude des architectures lui vient de cette inspiration romaine, ses ambiances sombres et son goût pour les scènes de genre placent sa peinture dans la tradition hollandaise. En 1826 – deux après son retour en France –, il sera nommé au poste prestigieux de conservateur des peintures du Louvre, grâce au comte de Forbin, alors directeur des Musées nationaux. En 1830, il devient directeur des galeries historiques de Versailles, où Louis-Philippe veut créer un musée à la gloire de la France.

Il se retire en 1848 à Aix- en-Provence, dans sa bastide des Granettes, où il mourra un an plus tard. Ses œuvres, mais aussi sa riche collection personnelle d’art hollandais et italien, seront léguées à sa ville de cœur. Le musée d’Aix sera d’ailleurs baptisé en son honneur en 1949, à l’occasion du centenaire de sa mort.

LES VENTES en RÉGIONS, DIMANCHE 17 MARS, VENDÔME 41

Route de Blois - 2, rue Albert-Einstein - Dimanche 17 mars à 14 h - Tableaux et dessins anciens - Rouillac OVV, 02.54.80.24.24. Voir Gazette nos 8, 45.
Les œuvres anciennes et du XIXe siècle marqueront les temps forts de cette session d’enchères. Les amateurs de dessin pourront y acquérir une Allégorie de l’élévation du cardinal Deacon Oddone Colonna comme pape, attribuée à Benedetto Luti (3 000/4 000 €), et ceux de l’art réaliste des frères Le Nain, La Famille de la laitière, peinte par un de leurs suiveurs à la fin du XVIe siècle (3 000/5 000 €). Du XVIIIe, nous remarquerons Sainte Germaine de Pibrac, par Étienne Jeaurat (4 000/6 000 €), et du XIXe, le Moine en prière, de François Marius Granet (4 000/6 000 €), ou un ensemble de dix œuvres du spécialiste de la nature morte François Boivin.
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