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Soixante-quatre cases pour l’Olympe !

Samedi 16 février 2019 à 07h

Cette semaine, Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, répond à Alexandre, de Villefranche-sur-Cher, qui souhaite connaître l’histoire de son jeu d’échecs.



Si l’origine des échecs est toujours discutée, c’est par l’intermédiaire du monde Arabe que l’Europe découvre le jeu autour de l’an 1000. Probablement de source indienne, chaque civilisation s’approprie le jeu et en modifie partiellement les règles. L’éléphant indien devient le fou (évêque en anglais), le vizir arabe se change en reine. Au milieu du XVIIème siècle les règles sont harmonisées et ne changeront presque plus.

Encouragés par les monarques européens, pour ses vertus militaires et tactiques, les joueurs se livrent très tôt à des compétitions. Les princes comprennent rapidement l’intérêt de développer la fibre stratégique de leurs sujets. On ne prend plus le roi mais on le met en échec en mat, il ne s’agirait pas d’encourager les régicides !
Reconnu par le ministère de la jeunesse et des sports, cette activité d’endurance, compétitive, aux règles institutionnalisées et fédérées, ne laisse aucune place au hasard. Le roi des jeux, la guerre sans charnier, soulève toujours les foules depuis plus de mille ans.

Les Expositions Universelles permettent l’organisation des premiers tournois internationaux modernes. Dès 1851 à Londres, soit quarante-cinq ans avant les premiers jeux olympiques d’Athènes, les meilleurs joueurs du monde s’affrontent.
Pour les tournois, les pièces et du plateau s’harmonisent à leur tour. Nathaniel Cook dessine les échecs « Staunton » en 1849, c’est la forme toujours officielle des pièces de compétition en bois tourné. En marge de ces pièces standards de nombreux artistes dessineront des pièces plus ou moins fantaisistes développant ainsi l’imaginaire échiquéen. Tous permettent d’y jouer les 10120 parties possibles, soit plus que le nombre approximatif d’atomes dans l’Univers observable…
Le jeu présenté par Alexandre illustre une certaine fantaisie. Le plateau reste classique, damier non pliable à soixante-quatre cases noires et blanches en bois teinté ou plastique, il pourrait nous renseigner sur son lieu de fabrication, vraisemblablement étranger (« made in china » ?). Les pièces probablement en étain moulé industriellement, sont présentées dans un coffret mallette noir à deux plateaux. Ces pièces prennent des formes inspirées de la fin du Moyen-Âge. Le Roi, armé d’une longue épée porte armure et casque empanaché, la Reine est couronnée portant robe et cape ; ils sont accompagnés des pions, une cour de soldats protégés par leurs armures. Ce jeu bien que moderne, permet ainsi aux joueurs de se replonger dans l’Europe du XVème siècle et d’y livrer une guerre imaginaire. Plus adapté à la rêverie et aux parties longues, qu’à des Blitz endiablés, nous l’estimons entre 30 et 50 euros.

La fin de l’année 2018 a été riche en événements échiquéens. Alors que le prodige norvégien Magnus Carlsen conserve son titre de Champion du Monde en novembre dernier, la fédération française d’échecs dépose sa candidature pour les jeux olympiques de Paris 2024. Car oui, les échecs c’est du sport !
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