FR
EN

Vendôme : des enchères astronomiques pour les météorites ?

Mardi 12 février 2019

La Nouvelle République, Raphaël Chambriard

Gérard Merlier avait vu Me Aymeric Rouillac à la télé et a pensé à lui pour disperser sa collection de météorites.
Cinquante ans après Apollo 11, l’étude Rouillac vend des météorites trouvées dans le désert par un passionné, au cours d’une trentaine d’expéditions.

Tombés du ciel, comme la chanson d’Higelin. Et même d’un peu plus haut puisqu’il s’agit de météorites. Coutumière des clins d’œil à l’histoire, l’étude Rouillac fait référence au cinquantième anniversaire des pas de l’homme sur la Lune pour disperser aux enchères la collection de Gérard Merlier, un homme du bâtiment vivant à Gap, 63 ans, chasseur de météorites depuis le début des années 2000, après une retraite dans le désert. Une nouvelle vie s’offrait à lui, le conduisait à se documenter, à acquérir des connaissances et à chercher, encore et encore, ces météorites.

Des morceaux d’astéroïdes

Pourquoi le désert ? « Parce qu’on les voit bien plus facilement qu’ailleurs. Sur le sable, on ne voit que des crottes de chameaux, des morceaux de pneus ou, avec de la chance, des météorites ». À l’œil, l’expert les reconnaît (couleur, forme et poids) et sort son aimant pour le vérifier. Si c’est une météorite, elle se fixe dessus grâce à sa richesse en fer. Bingo ! « Environ 500 météorites tombent chaque année sur la planète, dont 150 sur le sol, on en retrouve 7 à 8 %, le reste se trouve dans les mers qui recouvrent les 3/5es de la terre, les forêts. »
Après une trentaine d’expéditions au Sahara en presque 20 ans, dont certaines infructueuses, il a rapporté une centaine de météorites. « Elles viennent d’une ceinture située entre Mars et Jupiter. Il s’agit de morceaux d’astéroïdes entrés en collision et projetés à plusieurs dizaines de milliers de km/h sur la terre, provoquant une belle croûte de fusion noire très caractéristique. Âgées d’un à 100 millions d’années, ces pierres de l’espace sont le plus souvent constituées de chondres : le matériau d’origine du système solaire », explique Gérard Merlier. A l’hôtel Goüin à Tours, il a présenté ces lots hors du commun à des curieux parfois aussi très connaisseurs. « Il existe trois groupes de météorites : les pierreuses, les ferreuses et les ferro pierreuses. »
Dans les 180 lots de sa collection, deux pièces impressionnent : l’une par son poids, 19 kg, « le « pied d’éléphant » (estimation 15.000 €), l’autre, la sidérite, par son histoire car c’est dans cette matière que fut ciselée la dague de Toutankhamon. Voilà qui fait rêver…
L’étude Rouillac a lancé ses enchères en ligne sur son site pour une partie des lots. Les autres s’envoleront lors de la vente le jeudi 28 février à 14 h à l’étude de Vendôme.

Vente le jeudi 28 février à 14 h à Vendôme et sur le site : rouillac.com jusqu’au 28 février à 11 heures.
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :