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Les belles images d’Epinal aux enchères ce jeudi à Tours

Mercredi 06 février 2019

L'Est Républicain, Monique Raux

L’imagerie populaire, un art développé par Charles Pellerin, fondateur de l’Imagerie d’Epinal. Photo DR
Une rare et très complète collection d’images d’Epinal sera vendue ce jeudi 7 février à Tours. Elle est l’œuvre d’une vie d’un Lorrain amoureux de cet art populaire.

Les images d’Épinal font partie de notre histoire collective. On a tous en mémoire une planche illustrée représentant saint Nicolas ou les aventures du Chat Botté ou celles du Petit Chaperon Rouge. Elles sont aussi une partie de notre patrimoine historique. C’est pourquoi la vente aux enchères publiques qui aura lieu le jeudi 7 février à Tours, revêt une importance toute particulière.

2500- Comme le nombre d'images de la collection de Charles Pierre, vendues aux enchères

Me Philippe Rouillac dispersera en effet la collection d’imagerie populaire ancienne constituée pendant toute une vie par Charles Pierre. Celui-ci était originaire de Longuyon dans le Pays Haut, où ses parents tenaient un commerce de vaisselle. C’est là qu’il a passé une grande partie de son existence, chinant avec un goût très sûr et une méticulosité remarquable des images populaires d’Épinal, pieuses ou non, qui constituent une collection fort rare et d’une belle cohérence.

Décédé il y a quelques années, Charles Pierre laisse un témoignage riche et divertissant de cet art de l’imagerie populaire, développé par Charles Pellerin, fondateur de l’Imagerie.

Talisman qui protège bêtes et gens

« On nomme populaire cette imagerie du fait de sa production et diffusion de masse », explique Me Rouillac. Elle est réalisée par des graveurs la plupart du temps anonymes sur un papier de faible qualité, et reproduite de multiples fois, jusqu’à l’usure de la matrice ». Ces images étaient diffusées dans les campagnes par les colporteurs. Jusqu’à la moitié du XIXe siècle, elles étaient acquises par des personnes qui ne savaient pas lire. Elles avaient valeur de talisman. Accrochées au mur, au fond d’une armoire, elles protégeaient les biens, les bêtes et les gens. Plus tard, elles serviront de support pour apprendre à lire. 
La collection de Charles Pierre constituée de 2.500 images réparties en 130 lots, mise en vente le 7 février à Tours attirera un grand nombre d’amateurs. Des musées ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour certaines pièces historiques qui vaudront plusieurs centaines d’euros. Mais on pourra se faire plaisir pour une somme modique.

Un lot d’images pieuses est estimé 30 à 60 €. Ou encore cet ensemble de petits livrets aux titres évocateurs : Les cinquante francs de Jeannette , Histoire de la belle Hélène de Constantinople ou L’enfant du mystère.
Monique RAUX
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