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La chèvre de M. Seguin... Non, de Picasso !

Samedi 22 septembre 2012

Cette semaine, Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur, nous conte l’histoire d’une assiette à l’illustre signature.

Cette semaine, Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur, nous conte l’histoire d’une assiette à l’illustre signature.

Le thème, la forme, la couleur…ce style si particulier, bien que maintes fois repris, ne vous est pas inconnu ? Derrière la simplicité apparente de cette assiette, un génie se cache. Picasso ! Pour celui qui veut « travailler comme la nature », les animaux sont évidement un sujet de prédilection. La chèvre apparaît régulièrement dans les créations de Picasso et pour cause ! Le jardin du peintre à Vallauris accueille une pensionnaire à quatre pattes. Dessins, modelages mais aussi céramiques représentent sa chèvre. Un support inattendu pour l’artiste. Avant-gardiste, le Maître utilise les matériaux les plus divers pour s’exprimer. Dans les années 1940, il séjourne à Vallauris, cité balnéaire de la Côte d’Azur, et rencontre le couple Ramié, fondateurs de l’atelier céramiste Madoura. Ils initient Picasso et plus de quatre mille œuvres naissent de leur collaboration. L’artiste s’installe durablement dans la ville potière en 1948. Il rassemble autour de lui une forte concentration d’artistes modernes désireux d’expérimenter un nouveau medium. Expositions, concours nationaux, Biennale de la céramique…dans les années 1960, la ville vit au rythme des manifestations artistiques.
Notre trésor de la semaine adopte une forme arrondie libre et mesure environ vingt cinq centimètres de diamètre. L’argile de Vallauris, qui au XIXème siècle fait la renommée de l’industrie potière, est ici recouverte d’un émail blanc dense et très lumineux qui contraste élégamment avec le léger relief brun de la chèvre. Les contours sont rehaussés d’un vert d’eau pur qui adoucit l’ensemble et lui donne un aspect tout à fait « picassien » ! Elle porte au revers une marque en creux attestant qu’il s’agit d’une empreinte originale éditée par l’atelier Madoura. L’atelier détient, depuis la fin des années 1960, le droit d’éditer l’œuvre céramique de Pablo Picasso. Environ 200 exemplaires de chaque œuvre originale peuvent ainsi voir le jour.

En vente publique, comptez environ 2 000 euros, pour cette assiette à la signature prestigieuse. Pour le modèle original, vous verrez les prix s’envoler ! Citoyen d’honneur de Vallauris, Picasso fait l’objet d’une exposition au Musée de la Céramique qui s’achève à la fin du mois. L’occasion d’admirer une autre œuvre du maître, une statue en bronze cette fois-ci, qui trône au milieu de la place du marché ! Son nom ?... « L’Homme à la chèvre », bien évidemment !
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