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La belle et le faisan !

Samedi 08 septembre 2012

Cette semaine, Jérôme de Blois soumet à Me Philippe Rouillac, commissaire-priseur, une charmante sculpture des années 1920.

Cette semaine, Jérôme de Blois soumet à Me Philippe Rouillac, commissaire-priseur, une charmante sculpture des années 1920.

Silhouette parfaite, posture de gymnaste et drapé aux plis stylisés, la sculpture de notre lecteur s’inscrit dans la mouvance Art Déco. Ce style, aujourd’hui porté aux nues, est le style de l’entre-deux-guerres. La paix retrouvée suscite la joie parmi la population, l’économie et relancée et ce vent de renouveau souffle sur le monde de l’art ! Plus de surenchère décorative, l’Art Déco est moderniste et innovant, il inaugure le XXème siècle le regard porté vers l’avenir. Le creuset du nouveau style est Paris, qui lui donne son nom lors de l’Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes en 1925. D’abord décrié car élitiste, l’Art Déco devient populaire au milieu des années 1920. Si les lignes sont épurées, le luxe des matériaux employés comme le galuchat donnent au style ses lettres de noblesse et garantissent aux commanditaires des œuvres uniques. La sculpture de Jérôme représente une jeune femme rieuse offrant des graines à un faisan doré. La main sur le cœur traduit une certaine émotion. Elle pose de façon acrobatique à la manière des danseuses de Chiparus ou de Claire Colinet, figures majeures de la sculpture Art Déco qui ont sublimé l’image féminine à une époque où le statut des femmes tend à évoluer. Avec sa coupe de cheveux à la garçonne, mode lancée par l’actrice Louise Brooks, et sa robe fendue, la belle incarne la femme moderne. L’aspect lisse et lustré de l’œuvre est trompeur. Il ne s’agit pas de faïence mais d’un plâtre vernissé imitant la céramique. La sculpture se pare d’un dégradé de vert et de mordoré, seule une touche de rouge posée sur les lèvres de la jeune femme se détache de l’ensemble. L’artiste a signé son œuvre. Il s’appelle Salvatore Mélani (1902 - 1934), il est italien et sa vie fût trop courte, hélas, pour qu’il nous livre toute l’étendue de son talent. De lui nous ne savons presque rien mais quelques œuvres apparaissent de-ci-delà en salles des ventes, le faisan est un des thèmes récurent. Les bronzes sont les plus prisés…et les plus onéreux, jusqu’à 2 000 euros pour une paire de torchères.

Sous réserve d’examen, vous pourrez acquérir cette sculpture pour environ 100 €. La figure féminine Art Déco est le plus souvent accompagnée d’aristocratiques lévriers. Cette version au faisan, plus champêtre, a-t-elle trouvé son modèle dans la Sologne des années 1920 ?
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