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Plus qu'un simple bouquet de fleurs

Samedi 01 septembre 2012

Pour la rentrée Me Rouillac nous conte l’histoire d’une découverte florale blésoise pour la Pompadour…exposée encore pour quelques jours à Blois.

Pour la rentrée Me Rouillac nous conte l’histoire d’une découverte florale blésoise pour la Pompadour…exposée encore pour quelques jours à Blois.

Roturière avant-gardiste, Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, est aujourd’hui aussi célèbre que Marie-Antoinette.Alors que la favorite investit Versailles en 1745, qui se doute qu’elle entraine dans son sillage un frère tout aussi ambitieux qu’elle ?Abel-François montre vite l’étendue de ses capacités. Louis XV le fait marquis de Marigny en 1754 et le nomme au poste de Directeur General des bâtiments du Roi, un équivalent de notre ministre de la culture ! Ouvertement critiqué par la noblesse d’épée, ce «roturier parvenu » se voit attribué le sobriquet de «Marquis d’Avant-hier ». Cependant, son exceptionnel mécénat et sa longévité - il reste en poste après le décès de sa sœur en 1764 - ont fait taire septiques et envieux. Le marquis est à l’ origine de chefs-d’œuvre intemporels comme l’actuelle Place de la Concorde mais c’est aussi un mécène privé. Il fait de son hôtel de fonction un laboratoire artistique dont le décor est considéré comme l’un des plus beaux de l’époque. Il y emploie les plus grands peintres, dont Boucher. Les tapisseries sont tissées par la Manufacture Royale des Gobelins.

Notre trésor est l’un des rares témoins subsistant du merveilleux salon de Marigny ! C’est le modèle peint, appelé carton, pour la tapisserie de l’un des sièges. Anecdotique ? Surement pas. Lorsque l’on porte le raffinement a son extrême, chaque détail est envisagé en fonction de l’ensemble. Nous savons, par la correspondance qu’entretient Marigny avec ses exécutants, que le fond blanc bleuté de la composition et assorti aux boiseries du salon et que le motif vert qui structure la composition rappelle la couleur du marbre de la cheminée. Maurice Jacques, qui réalise ce carton en 1757, est peintre de fleurs. L’encadrement ondoyant est typique du style Louis XV mais on remarque une symétrie dans la composition…prémices du style « à la grecque » introduit par Marigny. Un nouveau style élégant et érudit dont l’expression trouvera sa pleine liberté au Château de Ménars.Toute l’intelligence de Marigny en tant qu’administrateur des arts réside moins dans la reforme artistique qu’il entreprend que dans le respect de ce qui lui est alors transmis, un patrimoine riche de plusieurs siècles de recherches esthétiques…la parure du Royaume.

Les trésors du marquis sont inestimables…et accessibles grâce a une exposition inédite, et remarquable, présentée par le Conseil General : « Le naturel exalte. Marigny, ministre des arts au château de Menars », à l'espace Expo 41 situe à la rampe du Château de Blois, jusqu’au 12 septembre. Courez y l’accès est gratuit !
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