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Une beauté immortalisée...

Samedi 16 juin 2012

Cette semaine, Jacques de Breuillet soumet à Me Aymeric Rouillac, notre commissaire-priseur, un buste de marbre.

Cette semaine, Jacques de Breuillet soumet à Me Aymeric Rouillac, notre commissaire-priseur, un buste de marbre.

L’art du sculpteur repose sur un tour de magie. Celui de donner vie à son œuvre, tel Pygmalion, en transformant un matériau dur, froid et inerte en un épiderme frissonnant ou une boucle soyeuse de cheveux. Pari tenu pour l’auteur de ce buste qui offre à notre regard une double lecture de la psychologie de son modèle. En effet, derrière une attitude impassible et stoïque, la jeune femme laisse entrevoir intelligence et douceur…sensations relevées d’une pointe d’affront trahie par un port altier et un léger haussement de sourcils ! Ce buste est en marbre blanc. Matériau dont la surface finement grenue se prête à merveille au traitement de la figure humaine. Exploité dès l’antiquité par les grecs, le marbre est depuis toujours un matériau noble. Le sculpteur n’a vraisemblablement pas signé son œuvre. Sa technique est assurée. Les proportions sont justes, l’ensemble gracieux et le drapé, tel une coupe, met le modèle en valeur. Ceignant l’habit et la coiffure de la belle, quelques roses répondent aux boucles bien dessinées des cheveux.

Qui est cette charmante inconnue ? Une femme du monde ! De la noblesse ! Tout en elle exalte l’excellence. Elle rappelle, par biens des aspects, l’une des reines de France les plus célèbres dont la beauté et l’exubérance connurent une fin des plus tragiques. Marie-Antoinette ! Un autre buste de marbre blanc représentant la Reine, par le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785), est conservé au Palais de l’Élysée. La ressemblance est troublante ! Rivaliser en grâce et en beauté avec un tel modèle…quel challenge pour la première dame de France ! Le buste de l’Élysée a été réalisé du vivant de la belle « autrichienne », époque où le portrait sculpté, genre mineur aux siècles précédent, atteint son apogée. Pigalle, Houdon ou encore Canova sont des représentant majeur de cet art. La sculpture de notre lecteur s’inscrit dans le style très idéalisé des ces illustres artistes. Cependant, il s’agit d’un buste moins travaillé que l’on peut dater de la fin du XIXème siècle. Dans ce cas, on le dit : « dans le goût du XVIIIème ».

Sous réserve d’un examen plus poussé, vous pourrez acquérir un buste de cette qualité pour environ 1 000 €. Qui sait ? Les enchères peuvent s’envoler sous le charme implacable de cette Reine de beauté…qui ne laisse personne de marbre…ni à l’Élysée, ni en Loir et Cher !
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