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De province et d'ailleurs

Samedi 16 juin 2018

Ouest France, Christophe Penot

Une gourde et un tableau millionnaire. La juste recompense de Philippe et d'Aymeric Rouillac aux portes du Grand Ouest

Quand une toile Le Nain trouvée en Vendée est vendue 3,66 fois mieux à Tours qu’à New York... Une leçon à retenir…

Faut il vendre en province ou faut il vendre à Paris ? On ne cache pas ici que la question nous est régulièrement posée nombre de cadres imaginant encore selon le vers célèbre de Villon, "qu'il n'est de bon bec que de Paris » ! Autrement dit pour en revenir à I'origine même de cette expression souvent dévoyée on parle plus vite et mieux aux environs de la Seine. Vrai ? Faux ?

Les résultats du premier semestre et particulièrement de ce mois de juin obligent a le répéter au temps d'Internet, il n’est pas une salle des ventes tutelle située a deux ou cinq heures de Paris qui ne puisse créer I'évènement. On I'a vu à Vannes le 27 janvier avec I'adjudication historique à 8 640 000 € décrochée par Jack Philippe Ruellan pour un tableau de I'Indonésien Raden Saleh. On I'a vu également à Nantes en mars lorsque Henri Veyrac poussa jusqu’à 2 232 000 € Le départ de Télémaque, une œuvre de Charles Meynier. A Tours, chez notre voisin des bords de Loire deux autres commissaires-priseurs Aymeric et Philippe Rouillac, viennent d'en apporter une éclatante confirmation 10 millions d’euro obtenus en soixante lots dont 5 084 000 € pour I'un des quatre exemplaires connus d'une gourde en porcelaine ayant appartenu à I'un des empereurs de la dynastie Qing dans la Chine du XVIIIe siècle -record mondial !

Et puis il y eut aussi — second record mondial — les 3 596 000 € investis dans L 'enfant Jésus méditant sur les instruments de la Passion, tableau des inimitables frères Le Nain. Se fixant sur la meilleure cote des artistes (982 368 € l' an passé à New York chez Christies) le musée du Louvre en avait offert discrètement 1,5 million d euros. Le talent des commissaires-priseurs a donc démontré que cette nouvelle toile des Le Nain valait davantage. Confidence d'Aymeric Rouillac elle avait été trouvée fin 2017 dans une maison vendéenne, après avoir illuminé plusieurs siècles des murs nantais.

Christophe PENOT
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